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LA GRANDE-CLAIBE. 369 « femmes qui y ont ci-devant nettoyé, sans qu'il leur soit « permis d'aller ailleurs, et après les dictes vendanges « faictes les pourra le dict Cionacci licencier. » Il résulte de cette seconde pièce que Clarissimo Cionacci a été propriétaire de la Grande-Claire dans la dernière moitié du xvie siècle. Si l'on veut savoir quelle était la position sociale de cet habitant de Lyon, dont le nom indique une origine italienne, un troisième document permettra de résoudre la question (1) : « 27 juillet 1581.—Est comparu le sieur Anthoine Mei, « rentier, qui nous a dict que, ayant le sieur Cionacci « entendu par quelques uns, que les sieurs Boulanger et « Chapellier, marchans de Paris, estoient arrivez en « ceste ville (de Lyon) pour y faire emplaicte de quelques « draps d'or, d'argent et de soie, le dit Cionacci feict ap- « peler le dit Mei, auquel Cionacci le dict Mei alla parler « pour savoir ce qu'il vouloit : que lui fut dict par le dict « Cionacci qu'il désiroit qu'il luy feut vendeu aux dicts « Boulanger et Chapellier quelques pièces de draps d'or, « d'argent et de soie, qu'il avoit en sa maison. A quoi « fut répondu par le dit Mei qu'il ne l'osoit faire pour « erainte de justice, attendu que le dict Cionacci est sus- « pect de contagion, et pour ce enfermé en sa maison, à « quoi luy fat répondu par le dit Cionacci qu'il le garde- « roit bien de justice, attendu qu'il n'y avoit aulcun dan- « ger. Sur laquelle assurance, il s'en alla parler aux dite « Boulanger et Chapellier, et leur fit entendre ce que luy « avoit dict le dict Cionacci, les quelz se contentèrent. « Après tout ce que dessus , le 17 du présent mois, sur « les neuf heures du soir, le dict Mei print un gagne-dé- (1) Il faut se rappeler que la peste a sévi à Lyon en 1580 et 158lj