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LE DAUPHINÉ. I. Oui, moi je chanterais mon « beau Pays de France » Si j'avais de vos luths, poètes ! la puissance. Je chanterais surtout mon noble Dauphiné, Et le bandeau royal dont; il fut couronné; Ses alpins et ses vais, somptueuse parure ! Et ses riches coteaux, aux péplums de verdure. Mais je suis vieille, moi, Et ma main peu vaillante, Point n'incline à sa loi La corde frémissante. Et pourtant que de grâce en cette majesté ! Que de richesse vraie en ces flots de beauté ! L'Alpe, — aux grands horizons,—taille ses découpures; Les radieux soleils inondent sans mesures La crête de nos monts, — géants audacieux, Qui dressent haut leur front pour saluer les cieux. Mais las ! ma main tremblante Point n'incline à sa loi La corde frémissante ; Car je suis vieille, moi... ! 23