Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        POÉSIE.

  Les ceps jettent leur vrille aux rameaux des grands arbres;
Les abruptes rochers se veinent en beaux marbres ;
Et les sources d'eau pure, en liquide cristal,
Répandent la fraîcheur en mon gracieux val ;
Puis, méandres charmants, les festons de l'Isère
Caressent de ses bords la vieille et noble terre.
         Mais comment dire, moi,
        En ma rime impuissante,
         Ea beauté ravissante
        De mon Dauphiné-Roi... '!

   Si j'avais grands pinceaux, —éclatante palette,
Au gracieux crayon d'un artiste-poète,
De mon pays aimé, je peindrais les splendeurs ;
J'epandrais sur la toile, — en ses douces grandeurs, —
L'image de ces dons, que Dieu,—dans ses largesses,—
Lui versa comme un flot de divines caresses.
          Mais je suis vieille, moi,
          Et ma main défaillante,
          Point n'incline à sa loi
          La palette brillante...

                           II.

   Dis, ô mon beau pays ! mon noble Dauphiné !
Dis, qui te chantera.... ? Je l'eusse ambitionné ;
Mais je n'ai pas le luth qu'anime le poète ;
Ni le savant pinceau, — ni la riche palette....
Et je dois renoncer, — quelque soit mon désir, —
A dire comme, en toi, Dieu prit son bon plaisir....
        Et pourtant, dans la Gaule antique,
        Quelle province magnifique
        L'est plus que toi, mon Dauphiné ?
        A laquelle fut-il donné
        Plus beaux cieux et plus riche terre,
       De fruits divers féconde mère,