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AUTOUR DE LYON LETTRES ÉTYMOLOGIQUES (i) m. D'OULLINS A CHAPONOST. Mon camarade de voyage se trouvant être un latinisant intré- pide, cette troisième épître, Monsieur le baron, ne sera, il faut vous y attendre, qu'un écho fidèle du débat survenu entre nous à chaque nom digne d'intérêt. Dès le début nous tombons sur une dénomination latine. Jugez de sa satisfaction! Etroits (les). —Nous nous heurtons ici, me dit-il, à deux étymologies latines : strict-us,étroit, « d'un sentier étroit, mon- tant, descendant, resserré par la falaise abrupte et par la rivière et bon pour les seuls piétons » (2), ou strat-a, chaussées pavées, d'où Estrées, Etrées et trois de \i\\mtrois en Berry, Villa in strato, latinisé par les chroniqueurs Villentrastwm. Dans cette hypothèse, le chemin des Etroits serait celle des voies narbon- naises qui, sortant par la porte de Saint-Just (3), traversait le Rhône et passait à Vienne. A laquelle de ces origines vous rattachez-vous ? Je me grattai l'oreille et répondis -• slrata. Nous continuâmes notre route, non sans avoir donné, à votre exemple, un coup d'œil admiratif à cette longue série de collines à courbe gracieuse, qui mire dans le calme courant de la Saône ses massesde feuillages superposes, mille jolies demeures étagées et, çà et là , de hautes falaises à pic. (1) Voiries livraisons de mai et d'octobre 1869. (2) Autour de Lyon, p. 154. (3) Ménestrier, Hist. consul., dissert, prélimin., pag. 33, col. 2.—Aug. Bernard, Deactipt, du pays des Ségusiaves,$i. 162.