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264                    BIBLIOGRAPHIE.

  N'est-elle pas vraie, realistement vraie, cette pensée de
Soulary? Ecoutez-en la paraphrase, et voyez comment un
vrai poëte prend son bien où il le trouve :
                Le bonheur est un oiseau,
             Veillons, un doigt sur la bouche,
             Le bonheur est un oiseau
             Qui ne veut pas qu'on le touche.
             L'homme n'a pas de réseau
             Filé si fia au fuseau
             Dont l'aspect ne l'effarouche.
             Veillons, un doigt sur la bouche,
             Le bonheur est un oiseau.
                L'oiseau vient, passe et nous fuit ;
             Soyons heureux sans le dire.
             L'oiseau vient, passe et nous furt.
             Ce jeu-là nous est martyre,
             Chut! ne faisons pas de bruit!
             Le silence le séduit,
             Et le mystère l'attire.
             Soyons heureux sans le dire,
             L'oiseau vient, passe et nous fuit.


   Oui, certes, le bonheur est fugitif, et quand il nous fuit,
mieux nous vaudrait peut-être qu'il n'eût pas passé, si nous
n'avions d'espérance que pour cette vie seulement :
           Auprès de mon fauteuil ta chaise reste vide,
        La nuit silencieuse a couvert l'horizon,
        L'enfant de mon amour n'est plus dans la maison.

          Seigneur! le ciel est noir et le sépulcre avide...
        Et moi qui, si souvent, dans l'ardeur de mi foi,
        Tentai de consoler des pères comme moi !

          — Pour ce petit enfant tant d'espoirs et d'alarme!
        0 père ! regardez au-dessus du berceau :
        Voyez la mort, qui vient, ange aux divines armes,
        Et qui, dans un baiser, le marque de SOB sceau.

          Pour ce petit enfant tant de deuil et de larmes !
        O père ! regardez par delà le tombeau,
        Voyez l'avenir prendre au passé tousses charmes,
        L'éternité joyeuse en un ciel toujours beau.

          Pour ce petit enfant n'enviez plus ce monde
        Qui souille quelquefois et sans cesse meurtrit ;
        Dieu l'a guéri de vivre avant qu'il en souffrît.

          O père! aimez pour lui votre douleur féconde.
        Ce baptême par qui vous êtos triomphant,
        Et que Dieu vous envoie au nom de votre enfant !