page suivante »
474 NÉCROLOGIE. pensé que la REVUE DU LYONNAIS était un journal trop considé- rable pour qu'il pût mourir dans la cité un citoyen d'une aussi grande valeur médicale, littéraire et bibliographique, sans que ce journal lui accordât une mention d'honneur, pareille au moins à celles souvent décernées à des hommes bien moins utiles qu'il l'a été assurément pendant plus d'un tiers de siècle. Cette mission nous incombait peut-être à un titre spécial, tout à la fois doux et triste. Nous avons été l'ami, non-seulement et longtemps du docteur regretté, mais bien plus anciennement et longtemps aussi, de son père, M. Fraisse, directeur de l'enre- gistrement et des domaines à Lyon. Celui-ci, étranger à notre ville, y avait débuté très-jeune encore dans l'un des grades inférieurs de cette grande adminis- tration financière. Mais il n'avait pas tardé à y être remarqué, soit dans le monde judiciaire et administratif du premier empire et de la Restauration, parla finesse de son esprit, l'amabilité de ses manières, son travail facile, sa vive pénétration des affaires et des hommes, et par une plume plus correcte et plus élé- gante que ses fonctions fiscales ne semblaient le demander. Après avoir fait son tour delà France agrandie au moment de la naissance de son fils, et avoir occupé le poste de directeur dans des villes de troisième et de second ordre, il était revenu direc- teur à Lyon, c'était son bâton de maréchal. C'est dans cette ville qu'il s'était marié au début de sa carrière. Il y retrouva dans l'administration, le barreau, le notariat, le commerce, partout, ceux de ses nombreux amis que la mort ne lui avait pas enlevés. Après plusieurs années passées au sein de sa famille et de l'amitié, sans être arrivé à un âge avancé, il mourut presque subitement à Plombières, où il s'était rendu pour rétablir une santé que le travail avait altérée. » La femme de M. le directeur Fraisse appartenait par le sang ou par les alliances à plusieurs de nos plus honorables familles: auxColletta, aux Chevalier-Arnaud, aux Camel, aux Gonon, el à d'autres encore que j'oublie. Elle en avait les mœurs et les habi- tudes patriarcales, l'esprit d'ordre et d'économie, les principes