page suivante »
NÉCROLOGIE. 175 solides et religieux, la rectitude du jugement, le sentiment du devoir. C'est ainsi qu'elle avait élevé son fils Charles Fraisse. Devenue veuve, elle n'avait auprès d'elle, à Lyon, que ce fils. De quels soins, de quel amour filial il l'entoura jusqu'à sa mort, les survivants des familles que j'ai citées peuvent seuls le dire ; on peut bien l'imaginer, nous serions impuissant à l'exprimer. Notons maintenant, en courant, ce que Charles Fraisse a été pour la cité lyonnaise, où il a vécu et où il est mort à l'âge d'environ 66 ans. Médecin, il fut toute sa vie celui des pauvres, des enfants assistés par le patronage ; celui des ouvriers, celui de l'atelier comme de la mansarde, celui de la Bienfaisance et de la Charité, un peu dans toute la ville, et plus particulièrement dans la pa- roisse d'Âinay et dans celle de Sainte-Blandine, où son nom était vraiment populaire, il y a encore peu d'années. Médecin gratuit de la Providence Denuzières pendant 37 ans, il a été l'un de ses administrateurs pendant plus de 20. H n'of- frit même sa démission d'administrateur que pour faire en- trer dans le conseil de l'œuvre un citoyen généreux qui pou- vait y rendre des services exceptionnels; mais il continua à donner au personnel de la maison tous les soins de son art, jusqu'au moment où la maladie à laquelle il a succombé le retint prisonnier dans sa chambre. Comme médecin, son nom est devenu impérissable depuis 1832 et 1835 dans l'histoire de la médecine française, par son admirable conduite et son dévoûment, à Paris et surtout à Mar- seille, où sa vie fut plusieurs fois mise en péril, pendant la durée de l'affreux choléra, d'horrible mémoire, qui décima la popula- tion de cette grande ville maritime. Au conseil de salubrité, dont il était l'une des lumières et dont il était le rapporteur bien plus souvent qn'à son tour, il voulait tout voir, tout examiner avant de prononcer entre les nécessités de l'industrie et les résistances des propriétés voisines. # 0 n ne savait qu'admirer le plus dans ses rapports, ou la cons-