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94 LE l'ACE MU EAKON DES ABBKTS. où elle est, j'en suis sûr; mon cœur me le dit. Sa vie est en danger peut-être; sa vie, sa vertu, sa foi, ses mœurs. Pardonnez mon insistance, excusez mes alar- mes, mais c'est au nom du ciel que je vous demande ma nièce à genoux, au nom de son père qui sera re- connaissant envers vous, au nom d'une famille éplorée, au nom d'un oncle qui vous sera aussi éternellement reconnaissant. — Je le sais, peut-être, balbutia Blancon. Je puis, sans doute, trouver sa trace, mais puis-je quitter le gé- néral dans un moment aussi grave, aussi dangereux? — Je m'en charge, capitaine, dit d'une voix cour toise mais ferme le duc de Soubise arrêté depuis un ins- tant sur le seuil de la porte. Le baron repose, vous lo voyez, et son évanouissement ne révèle aucun danger. Le médecin et son acolyte le barbier resteront à lui donner des soins sous la garde d'officiers et de domes- tiques dévoués. Je veillerai comme un frère sur le plus grand homme de guerre de la religion. Vous, capitaine, partez. Je vous donne plein pouvoir pour faire les re- cherches nécessaires au succès de votre entreprise ; vous aurez tous les saufs conduits qu'il vous faudra pour vous et pour ceux que vous désignerez. Seulement je vous demande une grande hâte ; les événements se précipi - tent. Il faut être en mesure devant les dangers qui se dressent de toutes parts. Le midi se soulève, l'Auvergne s'agite ; Nemours s'a- vance avec une armée italienne dont les ravages ne le cèdent en rien à ceux des Allemands. La religion mena- cée a besoin de tous ses enfante. L'humanité exige que Marianne de Varennes soit retrouvée, mais les protestants,