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                         JJIjilnsoplju*


DE LA PSYCHOLOGIE A LA THÉOSOPHIE IL N'Y A QU'UN PAS

                                   ou


            ÉTUDE ET FRAGMENTS TIRÉS DES PENSÉES

                      DE MAINE DE BIRAN ( 1 ) .




   Il y eut jadis un sage qui, étant parvenu à la solution d'un
problème de géométrie, sautait de joie comme un enfant, en
s'écriant : Eurêka ! J'ai trouvé ! Si la découverte d'une vérité
mathématique cause une telle joie à l'homme , joie si pure et
si légitime que personne ne songe à en sourire, que sera-ce de
la découverte de la vérité religieuse ? — en supposant que la
vérité religieuse ne fût point encore connue des hommes. —Il y
a une noble et paisible satisfaction à dérouler la chaîne successive
des raisonnements qui conduisent les géomètres à la résolution
d'un important problème. Outre cette satisfaction désintéressée
de l'intelligence, on s'applaudit des conséquences pratiques
qu'on entrevoit d'avance, des applications qui vont enrichir,
peut-être, les arls, les sciences et le monde. Cependant la muse
des mathématiques est austère et elle laisse les cœurs froids.
Combien plus liée aux intérêts de l'âme, et par là même plus
importante est la moindre notion des vérités religieuses; car
au-dessus de tous les intérêts, de toutes les passions de ce monde,

  (1) Maine de Biran; sa vie et ses pensées, publiées par Ernest Naville.
Genève, Cherbuliez, 1857,