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104                 QUESTION SUR LOISIVETÉ

c'est la conscience politique , la conscience privée reste
sauve. L'intégrité et la probité sont rarement entamées. A
ne considérer que le service professionnel, il est bien et
exactement rempli.
    Demanderons-nous au commerce et a l'industrie s'ils ont
failli a leur mission ? Mais ce serait nier ce progrès matériel
dont nous sommes tous si fiers, même ceux de nous qui
contestent le progrès intellectuel et moral, ce progrès qui a
plié la nature à nos besoins et qui a fait de la vie humaine,
malheureusement trop courte pour tant de merveilles, une
course en chemin de fer.
    Une seule chose semble en retard, je ne dis point en
stagnation ; car là aussi il serait injuste de ne pas recon-
naître un état ascendant, quoique moins rapide et moins
remarquable que dans les autres branches du travail humain.
Cette chose, qui est, à la vérité, d'une extrême importance
 (il ne s'agit de rien moins que l'agriculture), souffre du pen-
chant qui nous emporte vers les carrières plus attrayantes.
Nous désertons les beautés monotones et silencieuses de
nos campagnes pour les spectacles plus animés des villes,
et la lente rémunération de nos terres pour les profits
aventureux des carrières industrielles. Laissez le niveau se
rétablir ; les capitaux, et avec eux la main-d'œuvre revien-
dront à la terre, plus scientifiquement exploitée. Mais dès a
présent il n'est pas vrai de dire que le sol donne a l'alimen-
tation publique des produits moins abondants qu'a aucune
époque du passé.
     Aux yeux de l'optimisme social dont je viens d'être l'organe,
tout marche donc à peu près ; et l'on ne peut soutenir que,
 dans aucune branche, l'activité humaine manque au service
public. S'il y a des individus, en plus ou moins grand nombre,
qui restent les bras croisés dans ce mouvement général,
 c'est à eux-mêmes qu'ils font tort, et non a la société, qui,