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LE PÈRE DE LA CHA.1ZE. 158 L'œuvre du Jansénisme a provoqué les scènes les plus hideuses et les plus sanglantes de la Révolution. N'est-ce pas l'impolitique serment, imposé aux prêtres fidèles qui a soulevé cette lamen- table guerre de Vendée, qu'un auguste Prince, songeant à la noble cause de tant de martyrs, a proclamée « la plus héroïque et la plus sainte qui fut jamais ! » N'est-ce pas la Constitution ci- vile qui arma les assassins de la prison des Carmes, et qui décréta la déportation de tant de milliers de prêtres sur les plages pestilentielles de Cayenne? N'est-ce pas elle enfin qui, le 20 juin, ouvrit à l'émeute les portes des Tuileries et qui précipita la chute du trône ? Tel fut l'ouvrage de ces hommes que M. Thiers a nommés « les députés les plus pieux de l'assemblée. » Le plus pieux de ces députés entraîna une partie du clergé à voter à sa suite la Constitution civile ; plus tard il demanda avec instance, et l'obtint, l'abolition de la royauté ; il cita Louis XVI à la barre de la Convention et provoqua contre lui le décret de mise en accusation ; envoyé en mission en Savoie, il vota par lettre « la condamnation de Louis Capet, sans appel au peuple. » Kvèque civil et janséniste, il fut, sous la Terreur, chef de l'Eglise constitutionnelle. Cet homme si pieux se nommait Grégoire. R. DE CHANTELAUZE. La fin prochainement.