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76 LE VÉSUVE ANCIEN ET MODERNE. Divers Anthrax, diptères se nourrissant, à l'état de larve, aux dépens de différentes chenilles, et dont M. Mulsant, notre savant et modeste président de la Société Linneenne, a révélé le premier les mœurs parasites, jusqu'alors inconnues ; VAteuchus semi-punctalus et le Symnopleurus de la famille des Lamellicornes, vivant de matières excrémentielles ; les Phytocoris se nourrissant de végétaux, etc., etc. Par quelle bizarrerie, en vertu de quelle loi naturelle ces in^- sectes si opposés de goûts et de tempéraments, abandonnent-ils, groupés en communauté, les bouses, la verdure ou les fleurs, pour venir chercher la mort sur les sommets brûlants et les lapilli du Vésuve , contrairement à l'instinct général de leur conservation ? On pourrait concevoir au besoin, pour les coccinelles qui subis- sent une transformation, un dépôt considérable d'œufs, fait au printemps par les femelles ou vers le commencement de l'été, et dont l'éclosion s'opérerait en septembre ; mais les coccinelles ont l'habitude de s'abriter à l'automne dans les crevasses d'ar- bres. Et, d'ailleurs , comment les mères et les Podures attei- gnent-elles ces vapeurs brûlantes ? Quel est donc le charme qui les attire et les captive ? Ce ne peut être la chaleur de la température, puisqu'elle dépasse sou- vent 70 degrés, et que c'est en mai et juin que la plus grande quantité a été recueillie. Au reste, plusieurs fumerolles d'égale température n'en pos- sèdent pas, et celles de la Vetrana, depuis 1855 jusqu'à ce jour, n'ont jamais rien présenté de semblable. Voilà pour la biologie des insectes une lacune à remplir. Voilà pour les entomologistes un sujet nouveau de recherches et de méditation. Jules FoRESt.