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           SUR LA SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DE LYON.     217

 de la surexcitation de ses devancières. Un peuple
 ne change pas trois fois de régime en deux ans,
 sans qu'il ne reste dans les esprits de nombreux
 germes de discorde, qui éclosent ensuite à dis-
 tance et troublent la paix publique, sans rien
 changer à la situation. Ce sont comme les der-
 nières escarmouches de la guerre civile : la résis-
 tance vient se briser contre le mur d'airain des
 faits accomplis, mais elle a encore assez de force
 pour inquiéter et entretenir l'antagonisme dans
la cité. Tel était l'état des esprits en 1818.
    « Des divisions cruelles, dit un recueil pério-
dique du temps, répandaient en tous lieux leur
maligne influence et portaient leur fatal poison
jusque dans les réunions où elles auraient dû
être le plus étrangères, si la discorde ne se faisait
u n jeu de ne rien respecter (Spectateur lyonnais,
p . 435-7). » Le Cercle, en présence de cette
incandescence des esprits, dut suspendre le cours
de ses travaux, afin de laisser à l'exaltation poli-
tique chez ses membres le temps de se calmer. Il
reprit au bout de quelques mois ses réunions. A
la séance de rentrée, qui eut lieu le 17 décembre,
Monierlutun éloge de Pascal, écouté avec le plus
vif intérêt, dit le procès-verbal, et Pitt donna
communication, de la part de Monperlier, d'un
conte en vers de dix syllabes, dans la manière
de Gresset. « Retenu chez lui depuis trop long-
temps par une maladie cruelle, dans ses douleurs.