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250                   LETTRES DE F. OZANAM.

annonce que toute science est renfermée dans la science de
Jésus crucifié ?
   Je t'engage à soumettre toutes ces idées, pêle-mêle avec
les tiennes, à M. Noirot, et 5 me rapporter son avis. Vois-le
souvent, présente-lui mes respects, et assure-le que je vais
prochainement l'importuner d'une de mes lettres.
   Je verrai M. de Montalembert, et peut-être M. LaMennais,
demain ou après-demain, avant leur départ pour Rome.
Jusqu'ici Paris ne m'a point enchanté; j'ai pourtant beaucoup
vu. Je n'ai point encore de grandes facilités pour travailler,
vu mon inexpérience, mon ignorance des ressources et l'état
provisoire où je me trouve J'espère parvenir à fonder la réu-
nion dont je t'avais parlé (1) ; j'ai déjà des données pour cela ;
P... (2) partage nos projets, et me lient volontiers compagnie...
                                                   F . OZANAM.


                  A ERNEST FALCONNET.
                                       Paris, le'28 décembre 1831.

                             FRAGMENTS.

   Tu me demandes des nouvelles, de nombreuses nouvelles
sur moi, sur la science, sur la politique, sur la religion.
   Moi ! — Puis-je être mieux ? Une jolie chambre, une
agréable société, des conversations presque toujours instruc-
tives et souvent amusantes avec mon respectable hôte (3),
une leçon de droit et un ou deux cours de littérature par
jour, enfin la compagnie presque habituelle d'Henri, en voilà
certes plus qu'il n'en faut pour faire une vie d'étudiant assez
douce, assez heureuse ; — eh bien ! me crois-tu heureux ?
Oh ! non, je ne le suis pas ! car il s'est fait chez moi une
  (1) Fondation de la Société de Saint-Vinccnt-dc-Paul.
  (2) Nom lyonnais.
  (3) M. Ampère, grand philosophe et grand physicien.