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LETTRES DE F . 0ZANAM. 245 qu'une fleur contient dans son sein les germes innombrables des fleurs qui doivent lui succéder, de môme le présent, fils du passé, est gros de l'avenir. Si donc il est vrai que l'humanité va subir une recomposition nouvelle à la suite des révolutions qu'elle éprouve, il faut reconnaître que les élé- ments de cette synthèse définitive doivent se retrouver dans le passé ; car on ne saurait admettre que la Providence ait laissé le genre humain assis durant six mille ans, à l'ombre de l'erreur et de la mort, sans lumière et sans appui. En appliquant cette formule à la religion, nous dirons que l'homme étant un être essentiellement religieux, et la religion étant absolument nécessaire à son développement intellectuel et moral, il est impossible qu'il soit resté un siècle seulement dans l'ignorance ou dans l'erreur sur un sujet aussi grave. D'un autre côté, pouvait-il par ses propres forces arriver bientôt à la vérité religieuse?— Non, puisque au bout de quatre mille ans Arislote et Platon, les deux plus grands génies qui aient jamais existé, étaient encore loin de posséder des idées pures (el ce qu'il y a de mieux dans Platon, ce sont les traditions qu'il a copiées); d'ailleurs, les besoins physiques absorbant l'attention, ne laissaient point de part aux réflexions philosophiques. Enfin, il est prouvé que sans éducation l'homme reste confiné dans le monde matériel, qu'à l'éduca- tion seule il appartient de l'élever aux idées morales. Cette éducation transmise de père en fils, de qui le premier père la tenait-il ? — De là la preuve d'une révélation primitive. Donc cette question de droit : Quel est l'avenir religieux de l'humanité ? se développe, s'éclaircit, et fait place à cette question de fait : Quelle fut la religion primitive ? Nunc animis opus, Mnea, nunc pectore firmo. — Ici il faut s'armer de courage et de résolution pour d'immenses recherches ; car voici que nous allons faire le tour du monde. Il s'agit de décrire toutes les religions des peuples de l'anti-