Revue du Lyonnais » série 2 - n°17 ( 1858 ) » pp.099

                       SUR LA QUESTION

                                 DE




  L'OISIVETÉ DES CLASSES RICHES*.


            M. LE DOCTEUR BONNET ET M. RIGAULT.




  Je crois pouvoir apporter quelques aperçus nouveaux sur
une question qui a été agitée ici par notre collègue, M. le
docteur Bonnet, avec la supériorité de raison qui lui sert a
élucider les sciences morales autant que les sciences
physiques. Elle a été discutée ensuite par un des spirituels
rédacteurs du Journal des Débats, M. Rigault, dans un de
ces articles où de graves vérités se laissent" apercevoir, à
demi-voilées, sous les grâces légères du feuilleton. Cette
question est celle de l'oisiveté des classes riches.
   Personne ne saurait nier que nous ne soyons redevables
envers la société dans laquelle nous naissons et nous vivons,
et sans laquelle il n'y aurait pour nous ni vie morale, ni
vie intellectuelle, ni vie économique, Par réciprocité, la vie
de la société s'entretient et s'accroît de notre vie, et elle
acquiert de ce que nous acquérons dans les ordres divers
de la propriété, de la science, de la vertu. Il existe entre

  (1) Lu à l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, par
M. J. Morin, dans la séant'e du 15 juin 1858.