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DES DESCRIPTIONS D'HOMÈRE et de la vie et des poésies de saint
  GRÉGOIRE de Nazianze, thèses de doctorat, par M. GRENIER.
  Faculté .des Lettres de Lyon, août 1858.

  M. Grenier, professeur de rhétorique au lycée de Clermont-
Ferrand, a soutenu le 12 et le 13 août, devant la Faculté des
Lettres de Lyon, deux thèses, pour obtenir le grade de docteur.
   Ancien élevé de l'école française d'Athènes, le candidat était
naturellement amené à choisir dans la littérature grecque les
sujets de ses études. La thèse latine était une appréciation des
descriptions d'Homère, [de descriptionibus apud Homerum). La
thèse française avait pour objet les poésies de saint Grégoire de
Nazianze.
  Qui ne croirait que tout est dit sur Homère? Tout semble avoir
été discuté. Sa valeur poétique, contestée au XVII e siècle, fait
naître la grande querelle des anciens et des modernes ; son exis-
tence même a été niée de nos jours. Homère est sorti triomphant
de toutes ces épreuves, et malgré quelques écarts de la critique
contemporaine, il est toujours, pour nous, comme pour l'anti-
quité, le père de la poésie.
   M. Grenier a cependant découvert un nouveau point vulnéra-
ble. Jusqu'à présent, presque tous les commentateurs d'Homère
avaient loué les épithètes descriptives de l'Iliade et de l'Odyssée,
les voyageurs qui parcouraient la Grèce en relisant Homère,
admiraient leur justesse et leur merveilleuse précision. Les a n -
ciens géographes, Strabon et Pausanias, faisaient le plus grand
cas du témoignage d'Homère, et le citaient sans cesse ; à leur
exemple, quelques modernes, malgré la différence des temps, le
changement de la civilisation ont souvent cru retrouver encore
fidèlement décrit cet âge primitif de la Grèce dont Homère nous
a dépeint les mœurs et les usages.
   Il y a là, sans doute, quelques exagérations; séduits par leur
admiration pour le grand poète, partis pour l'Orient avec l'idée
préconçue de retrouver encore, toutes vivantes, les descriptions
 homériques , quelques voyageurs ont pu , égarés par l'imagina-