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5!()0 UÉPONSK AU MÉMOIRE DK H. BOU1U.IER unes d'elles disparaissent entièrement, si les portions du cerveau où elles ont leur siège perdent leur vie, comme cela se voit dans les apoplexies partielles, ou les épanchements locaux occasionnés par des chutes sur la tête. Là est le principe vital, mais non encore l'âme.—Quelque chose de plus grand rehausse l'homme à ses propres yeux et le dédom- mage de l'humiliation de partager sa vie corporelle, ses penchants avec les animaux les plus immondes, comme avec les plus élevés et de se montrer souvent inférieur à eux , dans la satisfaction de ses instincts. C'est le sentiment que Dieu nous a donné de sa puissance en même temps que de notre destinée, et que nous plaçons dans notre coeur, comme la partie la plus vivante, la plus sensible de notre être ; c'est notre for intérieur qu'on appelle conscience, qui nous donne le discernement du bien et du mal, conséquemment l'idée de justice, et qui ne se montre qu'au sortir de l'enfance. Telle est notre âme. Nullement attachée à la matière, entièrement distincte de la vie du corps et de la vie du cerveau qui lui est subordonnée, elle ne vit que de sa propre vie. C'est une sentinelle contre nos instincts, nos passions et pour nous défendre du péché. C'est un miroir intérieur sur lequel se reflètent toutes nos actions sous la vue de Dieu. C'est, en un mot, notre être moral supérieur à tout ce qui vient de la terre, parce qu'il est immortel. Ainsi, nul doute, l'âme n'est pas la vie animale du corps ; elle n'est pas non plus la vie intellectuelle du cerveau, bien qu'elle sente les influences de l'une et de l'autre, depuis le moment où elle couronne le front de l'adolescent, jusqu'à celui où elle se sépare d'elles, pour aller au tribunal suprême. C'est donc une profana- tion du mot, que de dire âme humaine, car c'est en supposer une dans les animaux, même dans les plantes. Le créateur a semé de l'inégalité, en quelque sorte, du désor- dre dans la vie terrestre de l'homme, qui est pour lui son champ de bataille et d'épreuves, et n'a mis de l'unité que dans la vie de son âme. Les hommes différent à l'infini, les uns des autres, autant par les caractères physiques, l'organisation que par les facultés in-