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'2'JS KÉPONSE AU MÉMOIRE DE M. BOU1LL1KK dignité de l'homme. Le raisonnement, la science, loin d'ajouter à ce sentiment, tendent à en altérer la pureté, car notre esprit se fourvoie, bien vite, dès qu'il essaye de franchir les bornes posées h sa curiosité par la sagesse divine. La pauvreté d'esprit est donc favorable aux jouissances de l'âme. La dissertation de M. Bouillier sur l'unité de l'âme pensante et du principe vital, riche aperçu litté- raire de ce qui a été écrit sur ce sujet, depuis Aristote jusqu'à nos jours, démontre le partage éternel des opinions sur toutes les matières qu'il n'est pas donné à l'homme de pénétrer à fond. Et notre ignorance, en toutes choses, est si grande, aussi bien devant la germination de la graine que devant la plupart des phénomènes de la nature, qu'il n'est pas étonnant que nous errions dans la recherche des principes de notre vie. Ces remarques sont la condamnation des études métaphysiques, et devraient m'in- terdire tout travail de ce genre. Mais, sans prétendre éclairer et fixer les esprits plus qu'un autre, je vais, de bonne foi, aidé de mes observations physiologiques, philosophiques alliées à mes sentiments religieux, émettre, sur notre existence, ce qui nie parait le plus conforme à la raison, à la science et à nos inspi- rations. Ce qu'on ne peut contester, c'est notre vie aussi bien que celle des animaux et des végétaux, qui se traduit dans les uns et les autres, par des phénomènes de nutrition, de croissance et de reproduction. Cette vie, essentiellement végétative, intime- ment liée à une substance matérielle plus ou moins remarquable par sa composition, surtout par un système de vaisseaux dont elle est traversée de toutes parts, pour la circulation des sucs nutritifs, et qui constitue le corps de la plante et de l'animal, ne se soutient que par l'action de l'air et de la chaleur, qui en sont les deux principaux agents. Là n'est pasl'à irte. A côté de cette vie végétative, qui appartient exclusivement aux plantes, se trouve la vie sensitive, affectée aux animaux, et qui donne lieu aux mouvements de la matière. Ces phénomènes vitaux sont liés à une organisation plus élevée que celle des plantes, notamment à un ou plusieurs centres d'où le principe