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âiO                    NOTICE HISTORIQUE

raire, à ce moment de trêve , entre la consolida-
tion de la dynastie et la résistance libérale, qui
devait plus tard entraîner les esprits cultivés vers
la polémique, en province aussi bien qu'à Paris,
était encore désintéressé, et que, de part et d'au-
tre encore, on faisait des vers par délassement
plutôt que par hostilité. C'est à cette influence
de verve débonnaire qu'il faut attribuer l'inspi-
ration d'une charmante imitation de Catulle (i),
par Jules Servan de Sugny, enlevé bien jeune
aux plus brillantes destinées littéraires, et qui
fut lue à la séance du 9 août 1821 ( Voir Gazette
universelle du 10) :

      Pleurez, pleurez, habitants d'Idalie,
      Pleurez, pleurez, favoris des amours,
      Il ne vit plus l'oiseau de ma Lesbie
      Et le destin, qui termine le cours
      De ses concerts, de sa brillante vie,
      De mon amante a flétri les beaux jours.
      De ses attraits esclave volontaire,
      Par mille jeux et par mille détours,
      Il promenait, sur leurs charmants contours,
      Son goût volage et son aile légère.
      Pour mon amie il gardait ses doux sons,
      Et quand ses yeux revoyaient ma bergère,
      Comme un enfant qui reconnaît sa mère,
      Il commençait ses joyeuses chansons.
      Et maintenant son ombre solitaire
      Va tristement dans ces sombres prisons
      Où n'a jamais pénétré la lumière !

 (1) Carmen III, Lwtus in raorlem passcris.