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 IWi           L'ABBAYE ET LA VILLE DE NANTUA.

  reste plus aujourd'hui que quelques ruines ça et T dispersées.
                                                     a
     Quoi qu'il en soit de son origine, Nantua ne tarda pas
  de devenir un centre de population qui grossit peu à peu
  par l'adjonction de familles descendues des âpres montagnes
  qui l'environnaient. En 666 de l'ère chrétienne, il s'y fonda
  un monastère de l'Ordre de saint Benoit, et c'est de cette
  époque que date le relief de cette petite ville.
     En effet, le monastère dont il s'agit se transforma bientôt
  en une importante abbaye, dont le pouvoir et les richesses
  s'accrurent rapidement, et qui exerça les droits seigneu-
  riaux sur le pays haut-bugésien, presque tout entier. Cet
 accroissement fut tel que, sous son troisième abbé, du nom
  de Siagrius, elle obtint du roi Pépin une charte d'affran-
 chissement de tous les droits de justice et redevances quel-
 conques auxquels le souverain de la France pouvoil préten-
 dre sur tous les biens et hommes de t'abbaye. L'abbé Siagrius
 devint par la aussi indépendant que les plus grands vassaux
 de la couronne.
    Aussi l'abbaye de Nantua, qui compte parmi ses abbés ou
 prieurs des personnages très-éminents et jusqu'à des ducs
 de Savoie, notamment Amédée VIII, anti-pape , lutta-t-elle
 avec succès contre les puissances de l'époque, entre autres,
contre la maison de Thoire et de Villars. Le résultat de ces
contestations fut presque toujours , pour cette institution
religieuse, un surcroît de biens temporels. Mais la discipline
ecclésiastique s'y relâcha successivement par suite de la
mollesse qu'entraîne la possession des richesses.
    On conçoit que l'autorité civile était bien peu de chose en
présence d'un pouvoir religieux aussi exhorbitant : cepen-
dant, en 1119, Nantua reçut de Louis le Gros ses premières
franchises, ses syndics et son administration urbaine. Il put
dès lors résister avec moins de désavantage aux velléités
envahissantes de l'abbaye. Toulefois ce n'est guère qu'Ã