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               L A B B A Y E E T LA VILLE D E NANTUA.       1(,(7

 daler du seizième siècle que Nantua naquit véritablement a
 la vie communale.
    La Révolution française mit fin à l'abbaye de Nantua ; ce
 monastère fut sécularisé et ses biens acquis a l'État. Son
 église , construite dans le pur style roman, devint l'église
 paroissiale de la ville. Le corps de Charles le Chauve, fils et
 successeur de Charlemagne, mort en se rendant en Italie,
 avait reposé quelque temps sous ses voûtes, avant d'être
 transporté a Saint-Denis. C'est a M. Debelay, curé de Nantua
 de 1828 à 1843, et aujourd'hui archevêque d'Avignon, qu'est
 due la conservation de ce monument religieux, remarquable
 à plus d'un titre, car il tombait en ruine sous la double action
 du temps et d'un terrible incendie qu'il subit au commence-
 ment de ce siècle. Honneur lui en soit rendu.
    Tel est le pays sur lequel la plume de M. Debombourg
 s'est exercée. 11 ne pouvait, certes, choisir un sujet plus
 intéressant et, si la ville dont il a entrepris de nous raconter
les destinées , n'a pas rang parmi les grandes cités de la
France, en revanche, elle en est une des plus pittoresques et
des plus curieuses a connaître. Celui qui trace ces lignes y a
exercé pendant près de dix ans des fonctions judiciaires, et
il aime a dire que nulle part il n'a rencontré plus d'aliment
à son désir de s'instruire des choses du passé, comme
aussi nulle part il n'a eu le bonheur d'être entouré d'autant
de bienveillance et de sympathie. Nantua occupe donc une
grande place dans son cœur , de même qu'il en a occupé
une grande dans sa vie. Par une conséquence naturelle ,
il voit avec plaisir qu'un homme de talent se soit imposé
la tâche d'écrire son histoire, tâche dont il s'est honorable-
ment acquitté. Son style est clair, précis et exempt de cette
emphase prétentieuse qu'on reproche avec raison a la plu-
part de nos écrivains modernes. M. Debombourg est de
l'école des deux Thierry, qui veut le vrai dans l'histoire et