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L'EXPOSITION DE DIJON AU POINT DE VUE LYONNAIS. Dijon n'est plus , en ce moment, le simple chef-lieu du département de la Côte-d'Or, c'est une image de la capitale des États-Souverains de Bourgogne, aux jours de leurs magnificences et de leur gloire, rayonnant sur une immense contrée, voyant affluer, de tous ses horizons et par toutes ses portes, dans ses murs pavoises, des flots de populations chaleureuses, sympathi- ques, avides d'émotions et des plaisirs de l'intelligence, cherchant tous les motifs d'émulation et de progrès, fières du centre mo- numental qui les convoque, les attire et les unit. Noble initiative et mémorable exemple! — Dijon a voulu redevenir, par les fêtes artistiques, une importante cité, ressaisir une vie propre et un sceptre, être, pendant deux mois, le point de mire de tous les regards et de toutes les préoccupations étran- gères à la politique ; et Dijon a réussi au-delà de ses espérances, parce que Dijon a un beau ciel, de remarquables édifices publics, de grands souvenirs, un panthéon presque unique par la valeur et le nombre des illustrations qui concourent à le former; parce que Dijon , la reine de la Bourgogne , a le sentiment, l'instinct, la passion du beau. Sa voix a été entendue au loin, et ses solennités retentissent à Paris, à Bruxelles, comme à Lyon et à Marseille. L'exposition bourguignonne prouve que la décentralisation in- tellectuelle est possible, partout où il y a réminiscences d'un passé, enthousiasme et verve, patriotisme provincial, sérieux efforts soutenus de la part des administrés, fermeté, bon vouloir et dévoùment dans les administrateurs. Dijon offre, sur une échelle restreinte, mars toutefois très-vaste, l'appareil de l'exhibition universelle. Tous les produits y sont largement représentés, et chaque chose y est mise à sa véritable place, avec une convenance parfaite. D'un avis unanime, c'est ce que le génie provincial a réalisé jusqu'ici, de plus majestueux et de plus complet. La peinture lyonnaise ne fait pas défaut à Dijon. — MM. Alessio, Appian, Bellet-Dupoisat, James Bertrand, Carrand, MUe Alexina Cherpin, MM. Chevalier, Domino, E. Grobon, Jules Joufroy, A.-G. Magaud, A. Perrachon, Ponthus-Cinier, Joanny Rave, A. Sicard, Thierriat, Saint-Jean ont exposé. Il est à regretter que la sculpture lyonnaise n'ait fourni que trois œuvres de M. A Courtet, né à Lyon, que MM. Champagne et Rougier, Moras et C e , Rivoiron, Perraud, Grignand et Cc, y représentent seuls les tissus de soie, que M. Cadot, opticien, uniquement, ait envoyé de Lyon ses instruments d'optique, que l'on ne trouve dans la carrosserie, que les ouvrages de MM. Décombes et Grive],