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134                     LE PÈRE DE LA CHA1ZE.
j'ai recommandé avec chaleur les doux affaires auxquelles s'intéresse votre
Paternité si zélée pour les intérêts du catholicisme. Le cardinal qui déjà
 par lui-même et guidé par l'intégrité de sa foi, a favorisé de toutes ma-
nières notre Société en la comblant d'honneurs, en veillant à sa sûreté ,
 en lui facilitant les voies par sa prévoyance, aujourd'hui, fort de l'autorité
 du roi, et des fonctions dont il est revêtu, s'interposera de grand cœur
pour comprimer les nouveaux efforts de la secte jansénienne (1). Entraînée
par la plus grande démence, cette secte semble aujourd'hui nourrir l'espoir
 que le siège de Saint-Pierre perdra son immobilité , ainsi que l'Egliso
 même qu'elle s'efforce de détruire jusqu'en ses fondements. Elle espère de
 plus que notre Société sera châtiée par le Souverain Pontife à cause de sa
 constance à protéger les dogmes et les lois de l'Eglise.
    Si je suis appelé dorénavant à contribuer au bien public , guidé par la
 pensée de votre Paternité , et brûlant de zèle , je la seconderai de tous
 mes efforts et de tous mes vœux toutes les fois qu'il lui plaira de se servir
 de moi.
    Je la supplie de me juger digne de ses prières pendant le saint sacrifice.
            De votre Paternité , etc.
                                                Fa.   DE LA CH.MZE. »

   Le P. de la Chaize, quoique déjà avancé en âge, s'appliqua
de tout son pouvoir à réaliser la pensée de Louis XIV et il mit
tout en œuvre pour arrêter les progrès de l'hérésie.
   S'il usa des plus grands ménagements envers les Jansénistes,
et en particulier envers M. de Noailles, il n'en fut pas de même
de leur système dont il hâta de tous ses efforts la condamnation.
   La doctrine développée par Quesnel dans ses Réflexions mo-
rales était absolument au fond celle de Jansénius. Comme l u i ,
il n'admet qu'tme grâce nécessitante : l'homme ne peut rien par
sa volonté. Toutes les bonnes œuvres sont opérées par la grâce.
Les réprouvés sont dans la nécessité absolue de faire le mal. Il
s'ensuit que les élus sont sauvés sans mérite , et que les ré-
prouvés sont damnés sans démérite. Les uns ont obéi forcément
aux préceptes , les autres les ont transgressé malgré eux. « Pour
les élus la grâce est irrésistible , et, sans la grâce , la volonté n'a
de lumières que pour s'égarer, d'ardeur que pour se précipiter, de
force que pour se blesser ; elle est impuissante de tout bien. » Enfin,
 le Christ n'est pas le rédempteur du monde mais de quelques

seillc , de Beauvais , ambassadeur de Louis XIV en Pologne et à la cour
de Rome. Il fut nommé plus tard , en 1706 , grand aumônier du roi.
   (I) L'affaire de Quesnel , à propos de la troisième édition de son
y'otweau Testament annote.