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    L'ARBRE DU TASSE.
            A. M. Victor de Laprade.
De Saint Onuphre honorant le jardin,
Sur les hauteurs du Janicule antique.
Va noble chêne au port mélancolique
Dans le ciel hleu plonge son front serein.
En vain la foudre a fracassé sa tète !
Son tronc immense à demi consumé
Elève encor pour braver la tempête
Ses verts rameaux, ombrage bien-aimé!
Pâle, mourant, l'oeil perdu dans l'espace,
Cherchant le ciel, son immuable espoir ,
Là, quelques jours, Torquato vint s'asseoir...
On l'a nommé : le vieux chêne du Tasse.

Doux et brûlant le chantre de la croi\
Avec ardeur s'élança dans la vie ;
Myrthes d'amour et palmes du génie
Pour ses cheveux se tressaient à la fois.
Cuis un cachot, des fers et la misère ;
Toute amitié faible ou changée en liel
Et quand le sort lui devint moins contraire,
Eléonore était montée au ciel !
Du grand poète interrogeant la trace,
Le pèlerin qui songe à ces douleurs
Croit voir couler de longs ruisseaux de pleurs
Sous les rameaux du vieux chêne du Tasse.
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