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34               1>E L'UNITÉ DE L'AME PENSANTE

corps, sont toutes deux des définitions incomplètes. Une
bonne définition serait celle qui réussirait a les combiner
l'une avec l'autre.
    Mais revenons a l'immortalité. L'âme a une fin acciden-
 telle qui est d'entretenir le corps, est ce donc une raison
de croire qu'elle n'ait pas en outre une fin propre et une
autre destinée d'un ordre supérieur ?
    Dans toute hypothèse, et non pas seulement dans la nôtre,
l'âme ne peut être affranchie d'un certain nombre d'opéra-
tions communes avec le corps qui doivent nécessairement
périr avec lui. En vain la décharge-t-on des opérations
vitales, avec les vitalistes de Montpellier, il reste les opéra-
tions sensibles, engagées dans le corps, assujéties à ses
organes et qui ne peuvent leur survivre pas plus que les
opérations vitales elles-mêmes. Que si la cessation des opé-
rations sensibles ne paraît pas un obstacle a l'immortalité,
a plus forte raison doit-il en être de même de la cessation
des opérations vitales qui touchent de bien moins près a la
personnalité. Ce n'est pas le nombre des fonctions com-
munes avec le corps, ce n'est pas une fonction de plus ou
de moins engagée dans les organes, qui changera la destinée
de l'âme et l'enchaînera définitivement avec lui, si d'ailleurs
l'âme a une substantialité propre et d'autres fonctions.
Prenons par exemple une force de la nature physique ; placée
en certaines conditions, en rapport avec certains objets, elle
produit tel ou tel effet, elle meut par exemple une machine ;
mais que cette machine soit ôtée ou détruite, voilà un effet
qu'elle cessera de produire. Est-ce a dire cependant que
cette même force soit au même temps anéantie, qu'elle ne
puisse pas, en d'autres conditions, en rapport avec d'autres
objets, produire d'autres effets? Ne demeure-t-elle pas avec
ce qui la constitue 'a l'état de force et ne dépend d'aucune
relation plus ou moins accidentelle? De même en est-il de