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KT DU HUNCII'K VITAT,. 33 n'est pas son unique mission. Indépendamment de la force vitale et locomotrice, l'âme n'a-t-elle pas l'entendement et la liberté ? Le tort de cette prétendue définition serait donc de laisser dans l'ombre toutes les attributions supérieures de l'âme. S'il s'agissait de donner une définition de l'âme , et non pas seulement d'indiquer une de ses fonctions et de ses relations , nous préférerions beaucoup la formule platoni- cienne, l'homme est une intelligence servie par des organes, quoiqu'elle pèche par le défaut opposé. Nous ne pouvons approuver la critique qu'en fait saint Thomas, critique qui, de nos jours , a été reproduite par quelques théologiens. N'est-ce pas en effet évidemment a tort que saint Thomas reproche a Platon de faire de l'homme, par cette définition, une pure intelligence et de supprimer le corps, un de ses éléments essentiels? Non seulement Platon ne supprime pas le corps, puisqu'il fait entrer les organes dans sa définition, mais il marque parfaitement leurs rôles réciproques, la subordination du corps, la supériorité de l'âme et aussi sa substantialité. Il commence par ce qu'il y a de meilleur dans l'homme, sans oublier ce qu'il y a de moindre, suivant l'éloge de Bossuet qui, contrairement a saint Thomas, approuve Platon d'avoir défini l'homme en cette sorte : « Par où, dit-il encore très-bien, il faisait voir l'extrême différence de l'âme et du corps, de ce qui se sert et de la chose dont on se sert. » Où donc est le vice de la définition platonicienne ? C'est de ne pas marquer les rapports de l'âme avec le corps, en tant que principe de vie et d'organisation , c'est de ne faire de l'âme que le pilote qui dirige le navire, tandis qu'elle en est aussi la cause effi- ciente et formelle. Ainsi ces formules à des points de vue opposés, l'une au point de vue des attributions supérieures de l'âme, l'autre au point de vue de ses rapports avec le