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                                      DE



L'UNITÉ DE L'AME PENSANTE
                                      ET


                   DU P R I N C I P E V I T A L (I).




                                      11.
   Ce n'est pas assez d'avoir reconnu, sur la foi de la cons-
cience, comme Maine de Biran ou M. Jouffroy, que l'âme
est une force, il faut en suivre toutes les conséquences par
 rapport à ses relations avec le corps. Or, quelle est la na-
ture, quelle est la loi d'une force? C'est l'action, l'action sans
relâche, c'est l'action en quelque sorte a l'infini. Mettez une
force en rapport avec un objet, revêtez-la d'un organe, il ne
se peut qu'elle cesse d'agir sur lui, soit qu'elle tienne réunis
ses éléments divers, soit qu'elle l'informe, soit qu'elle le
meuve. Une âme oisive au sein du corps, une âme absorbée
tout entière par la pensée et la méditation, s'en remettant à
je ne sais quelle autre âme de bas étage, de tout le soin et
de tout le jeu de la machine, ou bien encore une âme sem-
blable à une captive dans sa prison, à une étrangère que
rien n'attache, c'est une grande et dangereuse chimère, c'est
un faux spiritualisme, qui a merveilleusement fait en tout
temps les affaires du matérialisme.
   En tant que force, l'âme joint nécessairement l'action a la
  (1) Voir la précédente livraison.