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-*o»f-^f.-o>- DE L4 CHAIR 5 Une fille du peuple a laissé surprendre son cœur aux paroles trompeuses d'un jeune fat. Séduite et déshonorée* elle trouve u n vengeur dans un brave garçon dont elle a dédaigné l'amour. Le fat refuse une réparation devenue nécessaire ; il meurt assassiné. Dans une heure d'égarement et de désespoir, la pauvre délaissée tue l'enfant auquel elle vient de donner le jour. Assassinat et infanticide : deux têtes au bourreau ! Telle est l'analyse succincte du livre de M. Privât. Sans doute il y a peu d'invention dans cette donnée ; la Ga- zette des Tribunaux, si riche en ce genre, pouvait en faire les frais au besoin : le vrai n'eût pas été au-dessous de la fic- tion. Mais ce n'est pas sur ce sujet que doit porter la critique. Bien au contraire : dire que ce livre manque d'invention, £'est l'avoir loué ; car ce n'est point une exception que l'au- teur a voulu peindre, mais une plaie sociale, une plaie hi- deuse, chaque jour offerte à nos regards. Il a voulu soulever Je voile sous lequel notre société corrompue cache ses turpi- * Chez Guyfnon , libraire , rue Lafond.