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484 sion d'augmenter le prix du pain , laissèrent leur requête sur sa t a b l e , avec une bourse de 200 louis. Quand ils retour- nèrent auprès de lui : « Messieurs , leur dit i l , j'ai pesé vos « raisons dans la balance de la justice , et je ne les ai pas « trouvées de poids. Je n'ai pas jugé qu'il fallût par une « cherté mal fondée faire souffrir le peuple. Au r e s t e , j'ai « distribué votre argent aux deux hôpitaux de celte ville ; je « n'ai pas cru que vous voulussiez en faire un autre usage. « J'ai compris q u e , puisque vous étiez en état de faire de « pareilles a u m ô n e s , vous ne perdiez p a s , comme vous le « dites, dans votre métier. » On a de Laurent Dugas des Réflexions sur le goût, insérées dans un Recueil d'Opuscules liUéraires, publié par l'abbé d'Olivet, Amsterdam, 1767, in-12. C'est un discours de vingt pages, lu à l'Académie de Lyon , en 1717,et qui roule seu- lement sur le goût antique. Dugas avait fait pour le portrait de Boileau le distique sui- v a n t , rapporté dans une lettre deBrossette, du 10 avril 1700: Hoc mutalo habitu vultus sibi sumpsit Apollo Ut Gall'is metri jura modumque daret (1). On sait que Boileau avait donné à Brossetle son buste en marbre , exécuté par N. de Lacollonge ; il est à présumer que ce distique avait été fait pour être mis au bas de ce b u s t e , qui existe encore dans la bibliothèque de la ville de Lyon. En 1705 , Dugas passa quelques mois à Paris ; il alla deux fois à Auteuil voir l'auteur du Lutrin. On trouva quelques mots sur une de ces visites dans la lettre de Despréaux à Brossette, du 20 novembre 1705: « Il n'y a p o i n t , lui disait-il, de jeune h o m m e dans mon esprit, a u - dessus de M. Dugas ; je le trouve également poli, spirituel, savant... » (Voyez le Boileau de M. de Saint-Surin, tome iv, pages 546 et 547). Dugas mourut le 8 mars 1748. Il avait (1) Apollon de Boileau prit les traits et la voix, Pour donner aux Français ses rigoureuses lois.