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 sion d'augmenter le prix du pain , laissèrent leur requête
 sur sa t a b l e , avec une bourse de 200 louis. Quand ils retour-
 nèrent auprès de lui : « Messieurs , leur dit i l , j'ai pesé vos
 « raisons dans la balance de la justice , et je ne les ai pas
 « trouvées de poids. Je n'ai pas jugé qu'il fallût par une
 « cherté mal fondée faire souffrir le peuple. Au r e s t e , j'ai
 « distribué votre argent aux deux hôpitaux de celte ville ; je
 « n'ai pas cru que vous voulussiez en faire un autre usage.
 « J'ai compris q u e , puisque vous étiez en état de faire de
 « pareilles a u m ô n e s , vous ne perdiez p a s , comme vous le
« dites, dans votre métier. »
    On a de Laurent Dugas des Réflexions sur le goût, insérées
dans un Recueil d'Opuscules liUéraires, publié par l'abbé
d'Olivet, Amsterdam, 1767, in-12. C'est un discours de vingt
pages, lu à l'Académie de Lyon , en 1717,et qui roule seu-
lement sur le goût antique.
    Dugas avait fait pour le portrait de Boileau le distique sui-
v a n t , rapporté dans une lettre deBrossette, du 10 avril 1700:
           Hoc mutalo habitu vultus sibi sumpsit Apollo
             Ut Gall'is metri jura modumque daret (1).
    On sait que Boileau avait donné à Brossetle son buste en
marbre , exécuté par N. de Lacollonge ; il est à présumer
que ce distique avait été fait pour être mis au bas de ce
b u s t e , qui existe encore dans la bibliothèque de la ville
de Lyon. En 1705 , Dugas passa quelques mois à Paris ;
il alla deux fois à Auteuil voir l'auteur du Lutrin. On
trouva quelques mots sur une de ces visites dans la lettre
de Despréaux à Brossette, du 20 novembre 1705: « Il n'y a
p o i n t , lui disait-il, de jeune h o m m e dans mon esprit, a u -
dessus de M. Dugas ; je le trouve également poli, spirituel,
savant... » (Voyez le Boileau de M. de Saint-Surin, tome iv,
pages 546 et 547). Dugas mourut le 8 mars 1748. Il avait

           (1) Apollon de Boileau prit les traits et la voix,
              Pour donner aux Français ses rigoureuses lois.