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254 septième jour, comme on préparait sa bière (car il avait déjà été mis au rang des morts ) , et que le puits avait été de nouveau creusé en grande partie, tout-à -coup on entendit sa voix s'élever du fond de la terre , et d'abord on eut peur, comme si un esprit souterrain se fût fait entendre. Mais bientôt, ses cris continuant, on commença à espérer, et les travaux de déblaiement furenïlià tés. Il était encore plein de vie et de santé, et il fut retiré, au moyen d'une corde, après avoir bu un verre de vin. Telle était alors la vigueur de ses forces, qu'il ne voulut, pour remonter, ni être attaché, ni recevoir aucun secours. Sa raison était restée intacte. A peine sauvé, il tira, tout joyeux, sa bourse de sa poche , e t , comptant son argent : « Les excellents hôteliers , s'écria-t-il , qui m'ont traité pendant sept jours sans recevoir un sou. » Tout aussitôt il retourna à son ouvrage. Cet homme vit encore au moment où j'écris. » On trouve la note suivante , écrite de la maia de Brosselte , sur un exem- plaire qui lui avait appartenu de l'ouvrage dont nous avons extrait le récit qu'on vient de lire. « Barthélémy l'Anneau, auteur de ce livre , étoit principal du collège de la Trinité de Lion qui avoit été donné à des maîtres séculiers l'an 1529 , ce jCollége étant auparavant une maison et une des granges qui servaient à la confrérie de la Trinité. Ces maîtres séculiers le tinrent jusqu'à l'an 1564, qu'une pierre ayant été jetée d'une fenêtre de ce collège sur le prêtre qui portait le St-Sacrement eu procession le jour de la Fête-Dieu, les catholiques, irritez d'une action si insolente, y entrèrent sur-le-champ, et, ayant trouvé ce Barthélémy l'Anneau , principal des études, soupçonné l'auteur de cet attentat, parce qu'il étoit hérétique , l'assommèrent et mirent son corps en pièces. On remit ensuite l'administration de ce collège au père Edmond Au- ger, jésuite , en considération des grands services qu'il avoit rendus à la ville de Lion pendant les troubles des calvinistes et durant la peste. « Il signoit Barptolémi Aneâu. » A ce sujet, voici quelques détails que nous trouvons dans les Nouveaux Mélanges de M. Breghot du Lut, pages 202-203 : a La doctrine de Luther et de Calvin avait déjà fait quelques progrès à Lyon : leurs sectateurs commençaient à tenir leurs prêches publiquement ; le zèle des catholiques s'alarma de leurs entreprises ; un sentiment d'inquié- tude se manifesta dans toutes les classes de la société, et on ne craignit point de répandre des soupçons sur les principes des professeurs du collège, que l'on signalait comme favorisant les nouvelles erreurs. Alors une société nais- sainte, qui depuis ajeté un grand éclat, cherchait à se mettre à la tête de l'en- seignement public: ses partisans, et elle en avait un grand nombre dan s