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99 Quant à la seconde classe des critiques, nous n'osons dire combien elle nous effraie., à cause de son bagage scientifique* dont elle tire de temps en temps de grands mots qu'elle a l'air de comprendre ; et d'abord la sculpture est pour elle une allégorie, et l'allégorie toute la sculpture. Ceux-là savent leur Boileau par cœur, ils ont lu les métamorphoses d'Ovide, %£\ ils aiment Voltaire , et ils vous jèteront souvent à la figure l iles mots sacramentels de touche, de coloris, de clair obscur ,ç«S/ surtout. Ils recherchent la fable avec fureur, ils chérissent <^' les nymphes et se prosternent aux pieds des fleuves. Ils se complairont volontiers à leur caresser ces barbes de ro- seaux et de glayeul que vous savez. L'urne et le trident du Rhône, l'aviron de la rivière navigable, le lion embléma- tique, sont pour eux le nec plus ultra du talent. Mais à ces prétentions d'hommes capables, ils joindront au fond l'igno- rance de leurs confrères ci-dessus. Puis ils couvriront le tout d'un vernis de plaisanteries aigres et malignes. Ils publieront^, par exemple, de prétendues réclamations adressées à leur journal, disenf-ils , par les tourneurs et fabricants de man- nequins de la.Grenette. Une autre fois ils vous demanderont si c'est Monneret qui vous a fourni telle vessie de couleur dont la teinte leur déplaît. Ils savent aiguiser mille épigrammes de ce genre., entremêlées de citations de l'Art poétique, de La Fontaine, de lambeaux d'Horace , de Virgile, de la Pucelle , de Béranger, de Victor Hugo. Le tout est mêlé sans méthode, sans justesse, sans goût ni grâce, et seulement à cette fin de faire preuve de savoir, ce qui leur réussit souvent, je vous jure , auprès de leurs doux et moutonniers lecteurs, mais à la grande peine et douleur de l'artiste. Et en effet quel est celui d'entre ceux-ci qui n'a pas trépi- gné de honte et d'impatience, en voyant se propager, à l'ins- tar de grandes et sublimes vérités , les impudences mons- trueuses de ses juges ! Incapables d'apprécier non-seulement les'difficultés matérielles des arts, mais même ignorant leur but et les moyens qu'on emploie pour y parvenir, ces braves