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            VI. Lettre de M. Dalembert à M. Soufflot (i).

    Je suis très-fâché, Monsieur, de ne m'être pas trouvé chez
moi lorsque vous m'avez fait l'honneur d'y passer. J'avois eu
celui de passer chez vous pour me plaindre des procédés de
la Sociélé royale de Lyon. Vous savez avec quelle indignité
le P. Tolomas m'a traité dans une harangue publique. J'ai
 écrit à la Sociélé royale pour m'en plaindre; elle me répond
qu'elle n'est point juge dans cette affaire, c'est-à-dire qu'elle
permet à tous ses membres d'insulter indignement le p r e -
mier homme de lettres qu'ils voudront, pourvu que cela ne
se fasse pas dans une de ses assemblées. Vous êtes trop judi-
cieux , Monsieur, pour ne pas sentir combien cette manière
de penser peut faire de tort à la Sociélé royale dont vous
êtes un des principaux ornements. Plusieurs de vos amis
viennent de donner leur démission à cette occasion, n'ayant
pu me faire rendre justice. J'espère que vous voudrez bien
employer en ma faveur tout le crédit que votre mérite et
votre place de directeur vous donnent dans cette compagnie.
   J'ai l'honneur d'être, etc.
                                         Signé DALEMBERT.

   Datée: Ce dimanche matin (écrite de                Paris).


    (1) Soufflot (Jacques-Germain), célèbre architecte, né à Irancy , près
 d'Auxerre, en 1724. C'est pendant le long séjour qu'il a fait à Lyon que l'on
 construisit, sur ses dessins, l'Hôtel-Dieu, la Loge du Change, etc. Il mourut
 à Paris en 1771, pendant qu'il faisait élever la telle église de Ste-Geneviéve
 qui a été achevée par un de ses élèves, Jean Rondelet, né à Lyon, vers
 1735, mort à Paris en 1829.
     Soufflot, alors directeur de la Société royale de Lyon, était à Paris où
if logeait chez M. Coustou , place du Vieux-Louvre. M. Clapasson le rem-
plaçait à Lyon dans ses fonctions de directeur de la Société.