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206 VI. Lettre de M. Dalembert à M. Soufflot (i). Je suis très-fâché, Monsieur, de ne m'être pas trouvé chez moi lorsque vous m'avez fait l'honneur d'y passer. J'avois eu celui de passer chez vous pour me plaindre des procédés de la Sociélé royale de Lyon. Vous savez avec quelle indignité le P. Tolomas m'a traité dans une harangue publique. J'ai écrit à la Sociélé royale pour m'en plaindre; elle me répond qu'elle n'est point juge dans cette affaire, c'est-à -dire qu'elle permet à tous ses membres d'insulter indignement le p r e - mier homme de lettres qu'ils voudront, pourvu que cela ne se fasse pas dans une de ses assemblées. Vous êtes trop judi- cieux , Monsieur, pour ne pas sentir combien cette manière de penser peut faire de tort à la Sociélé royale dont vous êtes un des principaux ornements. Plusieurs de vos amis viennent de donner leur démission à cette occasion, n'ayant pu me faire rendre justice. J'espère que vous voudrez bien employer en ma faveur tout le crédit que votre mérite et votre place de directeur vous donnent dans cette compagnie. J'ai l'honneur d'être, etc. Signé DALEMBERT. Datée: Ce dimanche matin (écrite de Paris). (1) Soufflot (Jacques-Germain), célèbre architecte, né à Irancy , près d'Auxerre, en 1724. C'est pendant le long séjour qu'il a fait à Lyon que l'on construisit, sur ses dessins, l'Hôtel-Dieu, la Loge du Change, etc. Il mourut à Paris en 1771, pendant qu'il faisait élever la telle église de Ste-Geneviéve qui a été achevée par un de ses élèves, Jean Rondelet, né à Lyon, vers 1735, mort à Paris en 1829. Soufflot, alors directeur de la Société royale de Lyon, était à Paris où if logeait chez M. Coustou , place du Vieux-Louvre. M. Clapasson le rem- plaçait à Lyon dans ses fonctions de directeur de la Société.