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4G8 lusion à cet épisode de l'exil de Thomas. H y a plus, il nous reste prés de deux volumes de la correspondance du saint martyr ; pas un mot n'y est écrit à la mémoire de notre Église, de son chapitre, de son généreux archevêque Guichard (1), ni de la noble hospitalité que Thomas en reçut. Enfin nos vieux livres de liturgie, (nous avons sous les yeux les bréviaires de 1584, 1588, 1604,) se taisent également sur ce fait. Le bréviaire de 1693 est le premier qui l'ait raconté. D'un autre coté, rien de plus accrédité parmi nous que cette tradition, depuis deux siècles principalement ; il n'est pas un historien de l'Église de Lyon, pas un auteur de statistique qui ne l'ait adoptée, et quelquefois solidement établie. Nous citerons en particulier Severt, Lamure^ Si-Aubin, le P. Buil- loud, Menestiier, Colonia , Poullin de Lumina, Chorier, Brossette, l'abbé Guillon, Cochard, MM. Collombet et Oza- nam, etc., le bréviaire imprimé par ordre de Mgr. Camille de Neuville , en 1693 ; celui de Mgr de Rochebonne, en 1737; celui de Mgr. de Montazet, en 1775, et la nouvelle édition donnée en 1815. Quels documents si graves ont fixé l'opinion des auteurs que nous venons de citer? d'après quelles autorités les ré- dacteurs du bréviaire lyonnais , suppléant au silence des his- toriens, ont-ils intercalé dans leur légende le passage que nous venons de citer, passage extrait d'ailleurs mot à mot du bréviaire de 1737, dont ils refaisaient en entier le travail ? Sans doule, ils présumaient avec raison que Thomas n'a- vait point oublié la générosité de Guichard à Pontigny; que le pieux Guichard lui même avait gardé de la reconnaissance 1682, le P. Lupus en publia une édition, à Bruxelles, avec un ample recueil de lettres du saint et de ses divers correspondants. C'est celle qui nous a servi pour nos recherches. (1) Voir sur l'archevêque Guichard : Severt, Chronolog. hisl, pag. 248. Lamure, Hist. eccl. du Dioc, de Lyon , page 105 ; Poullin de Lumina, hisl. de l'Église de Lyon , page 256.