Revue du Lyonnais » série 1 - n°4 ( 1836 ) » pp.452

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trouver la raison de mon antipathie dans la manière dont
ils sont presque tous conçus. Je ne veux pas voir couler le
sang sur les murs des temples de paix, et dans toutes les Å“u-
vres de ce genre figurent toujours des bourreaux et des vic-
times. Aussi sais-je un gré infini à M. Perlet, le seul qui ait
traité un sujet religieux, de m'avoir épargné la vue des mar-
tyrs , des agonies , des instruments de supplice , accessoires
obligés de ces sortes de compositions. M. Orsel a fait une
tentative dans le genre allemand qui doit faire classer son
tableau parmi ceux qui ont une tendance à ramener l'art à
son véritable but, c'est-à-dire à la morale. Nous dirons plus
 tard comment il a réussi. Nous n'oublierons pas non plus
 l'école genevoise, qui est venue , avec ses défauts et ses qua-
lités , augmenter nos richesses; et en parlant des talents
 étrangers à notre ville, nous citerons avec plaisir les tableaux
 de MM. Ouvrié , Merccy, Achard, etc.
   La sculpture a aussi ses représentants à l'Exposition, et
pourtant la sculpture chez nous est une langue que peu de
personnes comprennent, et que toutes comprennent diffé-
remment. Il faut de la résignation en France pour songer à
devenir statuaire ; il faut d'abord ne travailler que pour soi,
et travailler long-temps , pour finir par être récompensé de
quelques lieux communs , ou de plats éloges donnés par des
gens qui ne se doutent pas même de la pensée qui a créé
votre Å“uvre. Nous regrettons que le peu d'artistes que nous
possédons en ce genre n'aient pas tous répondu à l'appel.
   Nous ne finirons pas ce rapide aperçu sans faire part à
nos lecteurs d'une remarque qui a été faite à la dernière
Exposition de Paris, et qui trouve son application à celle dont
nous nous occupons maintenant : c'est une diminution nota-
ble dans le nombre des tableaux de genre; et pourtant la
reproduction par les arts des scènes de la vie habituelle,
n'est-elle pas au premier rang des besoins d'une société
avancée? Où faut-il donc chercher la raison de ce symptôme de
décadence dans la peinture familière ? Au moment où les