page suivante »
387 minutes d'une grande ville, de L y o n , Monlfleuri est cons- truit sur un plateau qui domine le bassin de la Saône et ses bords pittoresques et fertiles, au milieu de plantations va- riées qui entretiennent tout à l'entour un air vif, pur et abon- damment oxygéné. Mais l'illusion que donne la vue de ce séjour est bien vite remplacée par une réalité non moins agréable : de jeunes filles rieuses et bruyantes , suspendues en l'air, font assant de force , d'agilité et d'adresse ; la gaîlé, le bruit et le travail ont bientôt fait oublier l'idée d'une solitude. Il y a là en effet une g r a n d e , jeune et nombreuse famille: et c'est pour elle que verdissent les bosquets, que s'ombragent les allées ; c'est pour elle que cette maison est belle , commode et bien si- tuée. Vraiment la qualification orthopédique que MM. Pravaz et Guérin ont adoptée pour leur établissement, n'est pas exacte, ne suffit pas , n'exprime pas, en un m o t , tout ce que ce lieu renferme de délices et d'utilité. Un de ces deux Messieurs est fixé à Monlfleuri, c'est M. Pravaz, qui a bien voulu sacrifier le séjour que lui ren- daient si agréable à Paris sa position sociale et ses relations scientifiques. Suivons-le dans la visite de son habitation , dont il fait les honneurs avec autant d'affabilité, de b o n t é , que de politesse. C'est d'abord son cabinet, pièce élégante, où chaque objet traduit les goûts de celui qui l'habite. Des ouvrages d'analomie , de chirurgie, de mécanique, des ma- nuscrits, des journaux de médecine pêle-mêle, tout le dé- sordre enfin d'un homme qui travaille; puis, rangés avec ordre , des moules en p l â t r e , preuves physiques, évidentes, laissant toucher au doigt, mesurer au compas, la vérité des résultats obtenus dans l'établissement. Au sortir de ce cabinet, un escalier nous conduit à l'étage supérieur: ce sont des salles aérées, parquetées, coquette- ment distribuées et largement purifiées par des fenêtres ou- vertes au midi ; là des salles de travail, de musique , de dessin ; là de vastes dortoirs, où l'ordre, la propreté et la