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iails renfermés dans ce beau cercle, quel spectacle vous avez
alors! quelle source de ravissement inconnu au monde! En
laissant ainsi aller ses regards des montagnes à la plaine, de
la plaine au ciel, on éprouve des impressions bien différen-
tes des impressions ordinaires de la vie; le voisinage du ciel
doit ôter aux pensées les couleurs d e l à terre (1).
    Le Mont-d'Or a encore des attraits d'un autre genre , il ne
doit ceux-là ni au ciel, ni à la t e r r e ; il ne les reçoit ni des
prodiges du p r i n t e m p s , ni des libéralités de l'automne, ni de
Ja prodigalité des arts; où doncen estle secret? venez, vous qui
voulez le savoir; venez, si toulefois voire cœur bât au souve-
nir de grandes scènes et devant les immortels monuments de
la vaillance et de la gloire, de la religion et de la foi. Que de
souvenirs ! les restes de la grandeur romaine, César, Octave
et Agrippa avec leurs légions ! la Gaule devenant France !
 Charlemagne et Napoléon qui ont fait retentir leurs pas sur
 tous les rivages ! les soldats de la foi , tels que les Polhin , les
 Irénée , les Maximes , les Ambroises ; puis les Comtes de
 L y o n , e t c . ; puis les monuments des révolutions politiques
 entassés pèle mêle!
   Et celle Ile-Barbe , pleine de souvenirs antiques et mer-
veilleux , où , dès les premiers pas , vous êtes saisi d'une émo-
tion douce et triste. C'est là que, dans les siècles reculés , les
Druides , armés de faucilles d ' o r , le front ceint de feuilles de
chêne et de bandeaux étoiles , venaient chercher le guy sacré,

   (1) Les entrailles de celte montagne renferment encore les débris et les
annales de ses révolutions; elles sont remplies de fragments d'animaux et de
coquillages; ces précieux vestes ne sont plus aujourd'hui de simples objets
d'étonuement et de curiosité; ce sont, pour ainsi dire, les médailles de l'his-
toire de la terre: «Et en effet en observant dans quelle nature de terrain se
 « trouve chaque espèce de ces débris fossiles, dans quelles circonstances il
 « y a pu être enseveli, et dans quel ordre se sont succédés ces témoignage»
 « muets des catastrophes du globe, on est parvenu de nos jours à deviner la
 « nature , l'époque cl la succession de ces révolutions. »
                                                            {Malle-Bruii),




                                                                             "*