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406 iails renfermés dans ce beau cercle, quel spectacle vous avez alors! quelle source de ravissement inconnu au monde! En laissant ainsi aller ses regards des montagnes à la plaine, de la plaine au ciel, on éprouve des impressions bien différen- tes des impressions ordinaires de la vie; le voisinage du ciel doit ôter aux pensées les couleurs d e l à terre (1). Le Mont-d'Or a encore des attraits d'un autre genre , il ne doit ceux-là ni au ciel, ni à la t e r r e ; il ne les reçoit ni des prodiges du p r i n t e m p s , ni des libéralités de l'automne, ni de Ja prodigalité des arts; où doncen estle secret? venez, vous qui voulez le savoir; venez, si toulefois voire cœur bât au souve- nir de grandes scènes et devant les immortels monuments de la vaillance et de la gloire, de la religion et de la foi. Que de souvenirs ! les restes de la grandeur romaine, César, Octave et Agrippa avec leurs légions ! la Gaule devenant France ! Charlemagne et Napoléon qui ont fait retentir leurs pas sur tous les rivages ! les soldats de la foi , tels que les Polhin , les Irénée , les Maximes , les Ambroises ; puis les Comtes de L y o n , e t c . ; puis les monuments des révolutions politiques entassés pèle mêle! Et celle Ile-Barbe , pleine de souvenirs antiques et mer- veilleux , où , dès les premiers pas , vous êtes saisi d'une émo- tion douce et triste. C'est là que, dans les siècles reculés , les Druides , armés de faucilles d ' o r , le front ceint de feuilles de chêne et de bandeaux étoiles , venaient chercher le guy sacré, (1) Les entrailles de celte montagne renferment encore les débris et les annales de ses révolutions; elles sont remplies de fragments d'animaux et de coquillages; ces précieux vestes ne sont plus aujourd'hui de simples objets d'étonuement et de curiosité; ce sont, pour ainsi dire, les médailles de l'his- toire de la terre: «Et en effet en observant dans quelle nature de terrain se « trouve chaque espèce de ces débris fossiles, dans quelles circonstances il « y a pu être enseveli, et dans quel ordre se sont succédés ces témoignage» « muets des catastrophes du globe, on est parvenu de nos jours à deviner la « nature , l'époque cl la succession de ces révolutions. » {Malle-Bruii), "*