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374 sommateurs du centre et du midi de la France, l'appel a été entendu. Un avenir lucratif est réservé à cet établissement dont le début a obtenu tout le succès que faisaient espérer le talent de son directeur et la bonne qualité de ses premiers produits. On entend par cristal une combinaison d'acide silicique avec la potasse et le protoxide de plomb ou bien en langage vulgaire un mélange de sable très p u r , de sel de tartre et de minium, chauffé assez pour fondre et être coulé. Faire du cristal est chose facile, mais l'obtenir incolore , est le fait d'une habi- leté peu commune.Nous allons voir comment la Cristallerie Lyonnaise opère. Sa création est toute récente. Il y a un an à peine que des broussailles s'élevaient sur ce rivage où vous voyez ces vastes bâtiments où plus de cent ouvriers travaillent. Leur disposition architecturale manque de régularité; le coupd'œil eut été plus satisfaisant, si l'on avait construit les deux aîles principales exactement parallèles dans tout leur prolongement avec la machine à vapeur au milieu, surmontée de sa haute cheminée et les fours à minium dans le fond, à droite et a gauche du logement du portier. Telle qu'elle est, l'usine n'en frappe pas moins par son é- tendue., ses vastes dimensions et surtout le mouvement et la vie qui l'animent. Chaque atelier mérite d'être visité. Ici c'est le four à cristal : d'énormes creusets-cornues chauffés au rouge blanc, renferment la matière vitrifiable qui bouil- lonne. C'est là qu'on la puise pour la transporter au fourneau du travail. Le premier dévore soixante hectolitres de houille par jour de vingt quatre heures ; le second ne s'alimente que de menu bois. Deux enfants n'ont pas d'aulre occupation que deremplacer celui qui se consume. Ces fours sont construits en briques réfractaircs, creusés en forme de pots carrés ; c'est le fond des pots qui forme leur revêtement i n t é r i e u r : la ma- çonnerie est soutenue par d'énormes cercles en fer, fixés à la base.