Revue du Lyonnais » série 1 - n°4 ( 1836 ) » pp.347

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  Le Minisire de l'Intérieur par intérim au président de la Convention nationale.

                                Paris, le 25 février, l'an II de la République.

        Citoyen président,
   Je fais passer à la Convention nationale la copie d'une lettre que je reçois
dans ce moment de l'administration du département de Rhône-et-Loire , qui
donne les inquiétudes les plus alarmantes sur la situation actuelle de la ville
de Lyon , situation qui exige la présence de commissaires pris dans le sein
de la Convention.
  Il n'est pas besoin de dire que les circonstances paraissent exiger que ces
commissaires soient investis de la plus grande autorité pour établir l'ordre et
suspendre, s'il est besoin, ceux des fonctionnaires publics dont la négligence,
auraient compromis la sûreté de la ville.
   La Convention nationale ne verra pas sans étonnement qu'aucune des au-
torités constituées ne m'ait donné jusqu'ici aucune connaissance des événe-
ments qui s'y sont passés depuis le 5 de ce mois. J'étais au moment de pro-
poser au conseil exécutif la répression d'une faute aussi grave ; mais ces
commissaires verront sur les lieux jusqu'à quel point ces administrations sont
répréhensibles, et sauront plus efficacement les rappeler à leurs devoirs.



   Le ministre de la Justice aux citoyens administrateur? du Directoire du
                      département de Rhône-et-Loire.

                                                    P a r i s , le I I mars 1793.

   J'ai reçu la lettre que vous m'avez adressée le 23 du mois dernier, avec
le procès-verbal de votre séance du 21, qui l'accompagnait. La position de
votre ville m'a paru demander toujours de votre part autant de surveillance
que de fermeté et de courage. Je vous recommande, au nom du salut public,
d'employer tous les moyens que les lois mettent eu votre pouvoir, sans tou-
tefois vous permettre d'en dépasser les bornes, pour faire renaître le calme
et la confiance parmi vos concitoyens. Je suis convaincu, au surplus , que la
présence des commissaires de la Convention nationale dans votre ville con-
tribuera infiniment à déjouer tous les projets perfides des malveillants, et
qu'ils parviendront en peu de temps à vous faire jouir du retour de l'ordre
et du bonheur de la paix.