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cette ville , insinuaient adroitement parmi le peuple que la jeunesse courait
les plus grands risques , en étudiant sous des hommes dont la foi était sus-
pecte ; ils inféraient de là q u e , si l'on voulait conserver la pureté de la
religion chrétienne , il était nécessaire de remettre le soin des études à une
congrégation qui comptait déjà des hommes distingués par de rares talents et
par un zèle digne d'éloges. Ces propos, répétés de bouche en bouche, por-
taient un coup sensible aux efforts du principal pour soutenir l'établissement
qu'il dirigeait, faisaient naître de fâcheuses préventions contre lui, et finirent
par amener la terrible catastrophe dont il fut la victime.
    Cet événement a été raconté de diverses manières, et la plupart des au-
 teurs qui en ont parlé ne sont pas même d'accord sur l'époque où il a eu
lieu: les uns l'ont placé en l'année 1 6 6 1 , d'autres en l'année 1564, et
d'autres en 1565.
    Rubys, l'auteur le plus rapproché du fait, et dont le récit nous parait
devoir être admis comme le. plus véritable, rapporte qu'en l'année 1 5 6 1 ,
 pendant la procession de Saint-Nizier pour la Fête-Dieu, un orfèvre, de la
 religion prétendue réformée, se glissa entre les deux files des assistants,
s'approcha du prêtre qui portait le Saint-Sacrement, le lui arracha des mains,
jeta l'hostie à terre et la foula aux pieds. Cet attentat sacrilège, qu'on ne
peut regarder que comme un acte de démence, reçut presque aussitôt sa
punition : on arrêta le coupable, on le livra à la justice , et le même jour il
fut condamné à être pendu après avoir eu le poing coupé. L'exécution suivij
 de près le jugement, et le corps du criminel futbrùlé devant l'église de St-Nizier.
Le peuple furieux de l'outrage exercé sur un objet sacré, enivré du spectacle
sanglant auquel il venait d'assister, excité d'ailleurs par des gens qui lui pei-
gnaient avec énergie les dangers dont ils prétendaient que la religion était
menacée, se porta en tumulte au collège qu'on lui indiquait comme le foyer
de la réforme. L'infortuné Barthélemi Aneau se présente ; il cherche à cal-
mer cette tourbe effrénée : sa voix est méconnue ; on le massacre impitoya-
blement. Sa femme même eut partagé son sort, s i , comme nous l'apprend
le P. Ménestrier , Art des Emblèmes , le prévôt de Lyon ne l'eut sauvée en
la faisant emprisonner. »




   M. le chevalier Joseph Bard nous écrit comme il l'a fait à tous les journaux
des départements, et nous ne savons réellement trop pourquoi, pour nous prier
d'annoncer qu'tl ne prend plus aucune part à la rédaction des Provinces unies.
Cette nouvelle ne nous intéresse pas plus que les lecteurs de celte feuille.