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252 poétique. Voici ces vers : on y trouvera plus d'un rapprochement entre les deux malheureux puisatiers. L'an mil cinq cens cinquante deux en nombre, Dedans un puy, sous la terrienne ombre, Un puysaillier de soixante ans, bon homme De son estât (François Peîoux se nomme), En ses vieux jours pour deux fois eslreuné , Est de sa mère au ventre retourné , Ou avant mort, tout vif s'est enterré, Sa fosse a faicte et soy dedans serré , Où par sept jours et sept nuictz demourant. Sans past: n'a point esté de faim mourant , Mais a vescu autant que nous lisons De Daniel en la fosse aux lyons. Sa vie ayant d'une eau entretenue Qui retournoil d'ond elle etoit venue. Car par défaut d'avoir d'autre liqueur , De son urine il confortoit son cueur. Puis sain et sauf est sorty de ce lieu , S'cstant voué au grand sainct qui est Dieu , Qui l'a gardé soubz terre de mourir Et qui l'a pu sans viande nourir , Monstrant qu'il peut de rien vivifier Ceux qui e» luy se savent bien fier. Ce cas advint à ce poure chestian Dedans Lyon , au mont Saint Sébastian , En la maison de Loys d'Heirieux, Qui par espoir fidel et curieux De faire au vif enterré, allegence , Feit vuyder terre à grande diligence, Tant que sept jours et sept nuictz ; puis après Fut trouvé vif, de mort plus loin que près, Sain et joyeux , habile et preste à boire , De son salut rendant à Dieu la gloire. Sur ce requis comme il estoit venu De cest enfer, où tout est retenu, Pour ce , dit-il, car tant que là je fus Rien ne me vit manger Ascalaphus.