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536                DISCOURS 1)13 M. BOUILLIER.

route de la dialectique et quel est ce monde fameux des idées
de Platon. 11 fera ressortir l'opposition de Platon et d'Aristote,
qui représentent comme deux pôles différents de la pensée
humaine, en comparant leurs doctrines sur les idées, sur
Dieu, sur la Providence, sur l'âme, sur le monde, sur la po-
litique. A tous ces divers points de vue, sauf celui de la
politique, le professeur prendra le parti de Platon contre
Aristote.
    Ici se termine l'analyse de nos cours. La chaire de litté-
rature étrangère, inoccupée depuis un an, est devenue depuis
quelques jours définitivement vacante par la nomination de
M. Eichhoff aux fonctions d'inspecteur de l'Académie de
Paris. M, Eichhoff, correspondant de l'Institut, connu en
France et à l'étranger par ses travaux de philologie com-
parée, par ses études sur le sanscrit et sur les littératures
du Nord, avait des titres et un nom qui honoraient notre
Faculté des lettres ; son érudition était pour nous, en bien
des occasions, d'un précieux secours. Nous perdons ce savant
collègue, alors que nous aurions le plus besoin de lui, pour
faire face au travail nouveau que des décrets récents viennent
de nous imposer.
    Les Facultés des lettres sont en effet appelées à prendre
part à cet enseignement pratique que doit donner la Faculté
des sciences et dont mon honorable collègue, le doyen de la
Faculté des sciences vient de vous faire apprécier le but et
les avantages. Fidèle à cette excellente pensée, que l'ensei-
gnement des sciences à tous les degrés doit être accompa-
gné, en une certaine mesure de celui des lettres, le gouver-
nement a voulu qu'aux cours des sciences appliquées fussent
adjoints un cours de littérature française et un cours d'his-
toire, tous deux, s'il était possible, confiés aux professeurs
de la Faculté des lettres. C'est un enseignement tout nou-
veau qu'il s'agit de créer et pour lequel il n'y a encore ni
règles ni exemples a suivre. MM. de Laprade et Dareste,
qui ont bien voulu s'en charger, sauront lui donner une sage
direction et une juste mesure, et leurs noms, joints à ceux
de leurs collègues de la Faculté des sciences, contribueront,
je l'espère, au succès de l'enseignement nouveau. Nous
sommes trop convaincus, Messieurs, de ce qu'il y a d'incom-
plet ou de pernicieux dans l'enseignement scientifique séparé
de tout enseignement littéraire, pour que jamais nous vienne
la pensée de dédaigner ou de négliger ces nouvelles et modestes
fonctions. Nous aurons notre place parmi les juges de l'exa-