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232          ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU DAUPHINÉ.

justice et appuyer leurs réclamations auprès du sénat. Ces
patrons qui recevaient des peuples des tessères d'hospitalité,
se trouvaient ainsi avec eux dans des relations à peu près
semblables à celles qui existaient entre les patriciens el les
plébéiens (l).C'étaient eux que l'on consultait dans les affaires
difficiles, eux qui jugeaient comme arbitres les querelles qui
s'élevaient dans le sein des cités, eux enfin qui devaient se
porter pour intermédiaires entre les rigueurs du sénat et
l'esprit de révolte des peuples (2). Les Allobroges avaient
pris pour patrons Fabius Allobrogicus et les membres de sa
famille ; mais lors du procès de Fonleius, ils en choisirent
encore un autre, c'était M. Plaelorius (3).
    Ce n'était point seulement par ces liens honorables de pa-
 tronage et de clientèle, que Rome essayait de retenir les
nations vaincues sous son obéissance, elle avait encore d'au-
tres secrets du gouvernement qu'apprit aux Gaulois le procès
fameux de Fonleius. Ce gouverneur de la Narbonnaise, un
des plus intimes amis de Pompée, avait traité les Allobroges
et les Voconces avec tant d'iniquité que, ceux-ci l'accusèrent
de concussion au sortir de charge. Cîcéron, qu'il avait choisi
pour défenseur, ne prit même pas la peine de discuter les
griefs des Gaulois, mais il les étala avec complaisance, comme
des titres de gloire pour son client. « M. Fonteius, disait avec
satisfaction l'habile orateur, voulant contraindre à une éter-
nelle obéissance des peuples qui avaient été souvent vaincus
dans de grands combats, exigea d'eux de nombreux corps de
cavalerie pour les guerres que faisait alors le peuple romain
dans tout l'univers, il leur imposa de grosses sommes d'ar-
gent pour entretenir ces auxiliaires, et une très-grande quan-


  (i) Sigon. de anliquo jure Ilaliœ, n , 4.
  (2) Animos mitiget. Ci'c. pro Fonleio , 26; pro Syll, , 60.
  (3) Cic. pro Fonteio , s fi ; Sallust, Cal. 4 i ,