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              SUR LA LITTÉRATURE FRANÇAISE.                69

la défenee j vous suivez la gradation de son étonnante plai-
doirie ; vous êtes frappé de ses pressantes interrogations; vous
êtes ému lorsque, montrant le jeune prince aux Pairs, il pro-
nonça celle parole prophétique: « l'hérédité de l'empire, la
voilà ! »
    On aime encore le portrait de M. de Bonald:« L'auteur de
la Législation primitive, dit-il, maintint jusqu'au bout la con-
stance inébranlable de sa foi religieuse et politique, et ce ta-
lent qui n'avait point eu de jeunesse, conserva dans les der-
uières années de sa verte vieillesse de beaux restes de la
force et de la gravité de sa puissante virilité. » C'est à M. de
Bonald qu'on est redevable de celte définition spiritualisle
que « l'homme est une intelligence servie par des organes. »
On ne conçoit pas comment M. Nettement allaque celte pro-
position si convenable, si juste, inattaquable de toul point et
adoptée de tout le monde dans l'enseignement philosophique,
    L'éloge bien mérité de M. de Montalembert comme auteur
de Sainte-Elisabeth de Hongrie, est une des beautés de ce livre.
A ce nom nous nous rappelons un orateur de premier ordre,
qui a su avouer que c'est dans nos écoles universitaires qu'il
a puisé, lui aussi, les enseignements de sa jeunesse. Nous
voyons avec bonheur qu'il professe « reconnaissance et res-
pect pour ceux qui ont présidé directement à son éducation, »
11 est difficile de comprendre comment de telles impressions
ont pu, dans son âme, se concilier avec des sentiments con-
traires envers le corps enseignant
    On aime à se reposer de la polémique en considérant le
mouvement religieux que l'auteur nous signale. Il caracté-
rise d'abord fort bien M. Lacordaire après un échec essuyé,
dit-ou, dans la chaire de Sainl-Roch ; « Avec la persévérance
du talent et du zèle, il persiste à se destiner au ministère de
 la parole; et, dès l'année suivante, il avait ouvert, dans la
chapelle du collège Stanislas, des conférences qui devinreni




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