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NOTICE SUR CHARLES DE BOURBON. 4| De violents débals s'étaient élevés entre le duc d'Orléans et la dame de Beaujeu au sujet de la régence. Une assemblée des Etats s'ouvrit à Tours le 14 janvier 1484. Le Cardinal de Lyon y assista. La régence fut confirmée à la belle-sœur de notre prélat, mais on donna au duc d'Orléans le droit de présider le Conseil quand le roi n'y assisterait pas (1). Le 6 avril de cette année, l'abbé de Belleville procéda à une nouvelle bénédiction de l'église des Cordeliers, et la mit sous le vocable de saint Bonaventure. Celle cérémonie se fil par ordre de Mgr de Lyon qui voulut que le nom de l'illustre docteur, récemment canonisé, fût substitué a celui de saint François d'Assise, premier patron de cette église (2). Le 30 mai 1484, Charles VIII fut sacré à Reims, et le 5 juillet suivant il fil son entrée à Paris. Le soir, il alla souper au Palais ou il tint cour royale. « Le roi esloit assis au milieu de la table, et, à deux chaires près de luy, estoient, du costé dextre, lesdncs d'Orléans el d'AIençon avec le duc de Beau- jeu et le dauphin d'Auvergne, el, au seneslre costé, estoient le Cardinal de Lyon, M. le duc de Bourbon et M. de Bresse (1). Après la morl de Sixte IV, arrivée le 13 août suivant, Mgr de Lyon se rendit au conclave où fut élu le cardinal de Melfe qui prit le nom d'Innocent VIII. Il s'y trouva avec (1) Voyez Louis XII et François Ier, par Roederer, i, 106 et 121. — La sénéchaussée de Lyon députa auxEtats de Tours, Bertrand de la Sallefranque, prévôt de Lyon, et Antoine du Pont. Voyez VHist. du Tiers-état, par Augustin Thierry, n, 237. (2) L'auteur des Grands-Cordeliers de Lyon (M. Pavy, aujourd'hui évcquc d'Alger), attribue, d'après Foderé, cette nouvelle dédicace à l'évèque à 'Ulique; si ce n'est pas une erreur, l'abbé de Belleville, qui avait été pourvu d'un évêché in partibus, serait cet évoque ; mais je présume qu'il s'agit ici de l'évèque d'Usez (Uticensis) qui, se trouvant sans doute alors à Lyon, assista l'abbé de Belleville. (Voyez Foderé, p. 392, Colonia, Hist. litl., n. 312; notre Bibliogr. Lyonn. du 15 e s., n. 221 et 241). (3) Jean Molinet, Collection Michand, v, 573.