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Ui FAUX U G N 0 N . 24S n'avait pas été oubliée , et c'était celui qui me revenait au cœur le plus fréquemment. Je demandai la roule du Forez, cl, tout en causant avec une hôtesse, elle m'apprit que c'é- tait un bon pays de ressource pour les ouvriers, qu'il y atait beaucoup de forges et qu'on y travaillait fort bien en fers. Cet éloge calma lout-à -coup ma curiosité romanesque, elje ne jugeai pas a propos d'aller chercher des Dianes et des Sylvandres chez un peuple de forgerons. La bonne femme qui m'encourageait de la sorte m'avait sûrement pris pour un garçon serrurier. » Le nom de Saint-Etienne, comme on voit, porta malheur au vrai Lignon, qui fut ainsi privé d'un grand honneur et d'un souvenir historique. JJ n'est pas surprenant que l'hôtesse de Rousseau se soit trompée à cet égard, lorsqu'on voit les enfants du pays eux- mêmes , el les plus lettrés, faire la même confusion. Ainsi un spirituel critique de notre temps avait sans doute en vue le faux Lignon, lorsqu'il écrivait, dans un style qui n'ap- partient qu'à lui, cet éloge singulier du petit el fangeux ruis- seau qui traverse Saint-Etienne : « Deux voyageurs se ren- contrent.... l'un trempe son arme dans le Furens (1), l'autre (1) Le véritable nom du ruisseau de Saint-Etienne est Furan (Furanus); mais, depuis quelques années, les amateurs d'étymologies ont trouvé plus convenable d'écrire Furens. Malheureusement ce nom moderne jure avec le caractère pacifique de ce pauvre ruisseau, si peu furieux, que les habi- tants ne lui ont pas même laissé son lit, le contraignant à passer dans va étroit canal qu'ils lui ont pratiqué sous leurs maisons. A. B. — Nous profi- tons de cet'c note de M. Auguste Bernard pour citer le passage d'une lettre de. M. de la Tour-Varan , bibliothécaire de Saint-Etienne, au sujet d'une erreur qu'a faite M. Guy de La Grye, dans l'étude sur la Gazzettt Françoise de Marcellin Allard, publiée dans le dernier numéro de la Revue du Lyonnais ; il est aussi question du Furan. « M, de La Grye s'est trompé en confondant Chevanelet et Furan ; le pre- mier n'est qu'un très-faible ruisseau, toujours à sec pendant les chaleurs,