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DISCOURS DU M. BOUILLIER. 537 men du diplôme de capacité, sorte de baccalauréat inférieur, qui couronnera les études de l'école d'application ; et là . comme dans le baccalauréat ès-sciences, nous veillerons à ce que les lettres conservent entière la part qui leur est accordée par le programme. En même temps qu'il réclamait notre concours pour les écoles appliquées, le ministre faisait un autre appel à notre zèle en faveur des candidats à la licence. Sans doute, tous les secours et les meilleurs conseils ne manquaient pas a MM. les maîtres répétiteurs du lycée, mais ils pouvaient manquer a d'autres candidats. Pour les uns et pour les autres, nous ajouterons à nos cours deux conférences par semaine qui seront une préparation spéciale et directe à la licence ès-lettres. Ces conférences ne s'adressent pas seulement à ceux qui se destinent à l'enseignement, mais a tous les jeunes gens qui voudraient s'exercer dans l'art d'écrire, se fortifier dans les études classiques, se familiariser avec les chefs- d'œuvre d'Athènes, de Rome et de notre littérature. Nous faisons appel a tous nos bacheliers d'élite, à tous ceux dont les noms ont été glorieusement mentionnés dans ces séances solennelles. Il en est que les familles, dans leur sollicitude, gardent quelque temps encore auprès d'elles, avant de se décider a les envoyer au loin dans une Faculté de droit, voila pour eux une précieuse ressource contre l'oisiveté, contre l'abandon de l'étude, voila de nobles et belles occu- pations. Ainsi, s'ils n'atteignent pas immédiatement, au moins se prépareront-ils a atteindre, au terme de leur cours de droit, le but que je leur indiquais l'année dernière, le but où désormais tout les pousse et les convie, l'union des deux licences dans les lettres et dans le droit. Entre les études que l'une et l'autre exigent, il y a, je le répète, une alliance naturelle ; mais cette alliance naturelle a été encore fortifiée et en quelque sorte officiellement consacrée par l'obligation d'assister aux cours des Facultés des lettres et par la dispense d'inscriptions spéciales pour la licence ès- lettres. Pour engager les jeunes gens et les familles dans cette voie heureuse et féconde, nous pourrions leur citer de ' brillants exemples ; déjà la Faculté de Paris a vu des étudiants en droit, sous la direction des pères dont les noms sont illus- tres dans la politique et dans les lettres, emporter les pre- mières places dans ses concours de licence. Exercés par ces belles études dans l'art de bien penser et de bien dire, comment ne pas leur prédire des succès, soit dans le bareau soit dans la magistrature?