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90                  ANNE DE GEIERSTEIN,

                          ARTHUR.
                            C'est heureux !
                         RODOLPHE.
     As-tu fait tes adieux au jour qui nous éclaire ?
                          ARTHUR.
     Qui donc doit me ravir sa magique clarté?
                         RODOLPHE.
     A cet humble vieillard que tu nommes ton père ,
     Qui cherchera ton corps a nos vautours jeté?
                           ARTHUR.
     En garde ! défends-toi !
                         RODOLPHE.
                            Quoi, c'est là ton épée ?
       Jouet d'enfant et non fer de guerrier.
                          ARTHUR.
       De trop de soins ton-âme est occupée.
                         RODOLPHE.
       Pour tuer un ours il faudrait plus d'acier.
                          ARTHUR.
          Le sang jaillit de ta blessure ,
          L'ourson farouche est aux abois
                         RODOLPHE.
          Du torrent entends-tu la voix ?
          Ses flots seront ta sépulture.
                            ARTHUR.
          Je ferai graver a mes frais
          Au seuil de ta couche dernière :
          Passant. donnez une prière
          Pour un ours lue par un anglais.
                          RODOLPHE.
          Plus d'un rocher comme un géant
          Lève aux cieux une tête altière,
          Pas un d'eux n'aurait une pierre
          Pour m'élever ce monument