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150 LA GAZZETTE FRANÇOISE. seureté leurs ayant tiré cet aspre festu de l'œil et acquis par cette dernière victoire la gloire d'une réputation honorable. » Il ne resta plus aux habitants de Saint-Etienne, seigneurs su- zerains du château de l'Heurton, qu'à réparer ses brèches et les désastres que lui avaient fait subir le capitaine Gendarme et ses compagnons. On enterra les morts, on pansa les blessés, et pour conclusion, on remaria les veuves, afin qu'il ne restât plus de traces de cette guerre. « Voilà , dit Allard, le compendhim, l'abrégé de l'histoire no- table, véritable et indubitable du famosissime l'Heurton..., de l'Heurton q u i , avant que Deucalion et Pyrrha eussent jamais pensé à repeupler le monde... avoit été gardé et gouverné par les vieux soldats de morte-paye, soubs le bon plaisir toutesfois de Messieurs de Santetieve, cette belle, grande, fameuse et populeuse ville forézienne. Nous ne pousserons pas plus loin cette analyse de la Gazzettv de Manellin AUard; elle renferme encore plus d'une peinture saisissante des mœurs du XVI e siècle. Il eût été trop difficile de rendre compte, même en les couvrant d'un triple voile, des cha- pitres de la fin pour et contre le mariage, pour et contre les femmes. Allard, dans ces chapitres, dépense son érudition à pleines mains, tout aussi bien qu'Etienne Pasquier dans son Monophile, mais ce qu'il a de plus que ce profond érudit du XVI e siècle, c'est la verve et le trait, la couleur et la rondeur. Voici, pour terminer le portrait qu'il fait d'une vieille veuve. Tout ce que l'école fantaisiste du commencement du XVIIe siècle a tenté dans ce genre ne dépasse pas ce burlesque portrait qu'eussent envié Cyrano et Saint-Amand. Il est bien entendu que l'auteur en sera seul responsable. « Veuve ancienne comme le jour, claire comme un verre, seiche comme un pot de terre, et laide en passe-fin cramoisi ; idole en- fumée, qui a la teste contornée comme un alambic, le jugement comme un chause-pied..., les pensées comme un vol d'estour- neaux, la volonté comme trois noix en une écuelle, l'imagina- tion comme un carillonnement de cloches , le visage historié