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52 RÉCLAMATION. prélat avec plus de connaissance de cause,ne s^xpriment point ainsi, et M. Péricaud aurait dû l'apprendre au public. Mais quand nous supposerions le témoignage d'Aehaintre incon- testable, il ne prouverait pas que Charles de Bourbon ne gar- dait pas la dignité de son état. M. Péricaud doit savoir qu';'i l'époque où vivait cet archevêque, les mœurs du siècle ne re- poussaient point encore l'alliance de guerrier ei d'ecclésiasti- que, qu'il y avait même parmi ses contemporains des cardi- naux, comme Julien Césarini et Pierre de Fois, qui coroman daient des armées, tout en restant d'admirables prêtres. Un biographe consciencieux aurait fait une remarque à cet égard. Mais le plus grand défaut de ces Notices, c'est de fausser l'histoire et de salir les plus belles réputations de vertu. Ainsi, dans son article de juin, (page 450 de la Revue), M. Péricaud vous peinl-il sous les plus fausses couleurs Charles de Bourbon dans l'évêché de Clermonl : c'est un ambitieux, sollicitant ce siège auprès du pape Sixte IV; c'est un tracassier, jouant à Clermonl le rôle de brouillon, et luttant avec les citoyens pour leur disputer leurs privilèges, jusqu'à ce qu'il eût perdu la victoire. Dépouillé de son autorité temporelle dans la ca- pitale de l'Auvergne, vous dit le Biographe, Charles de Bourbon conlia l'administration spirituelle du diocèse à son suffragant Antoine Bertrand. Or il ne manque à tout ce récit que la vérité. Mgr de Lyon ne fut point évêque titulaire, mais seulement administrateur de Clermonl. Ce n'est point lui qui confia à Antoine Bertrand l1 administration spirituelle du dio- cèse de Clermonl, mais le pape Sixte IV, parce qu'alors comme aujourd'hui le droit de nommer des administrateurs n'appar- tenait qu'au Sainl-Siége. L'auteur des Notices n'aura sans doute pas lu l'historien Lamure qui'il cite à l'appui de ses assertions, puisque celui-ci dit en propres termes, parlant de l'archevêque de Lyon : « Le pape Sixte IV lui donna, sous le titre d'administration,